La Marne (édition Marne-la-Vallée)

Le mystère de la maison abandonnée

La maison du 106, rue Jean-Jaurès, juste en face la mairie fait naître des rumeurs diverses. Pourquoi une telle bâtisse peut-elle être laissée ainsi à l’abandon ?

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Quel passant du pays de l’Ourcq ne s’est pas arrêté devant les grilles fermées de la Maison Saint-Laurent située à quelques mètres de la mairie. C’est tout un pan d’histoire locale qui semble se fendiller doucement. Les propriétai­res, les Bouchier, ont déserté et la bâtisse, ancien prieuré de Reuil datant de 1200 jusqu’à l’époque de Marguerite de Blois, veuve du vicomte de Meaux, se délite doucement. Il semble loin le temps où le petit prieuré de St-Laurent qui a appartenu à Dom François Lavocat en 1656.

Le prieuré s’intégrait dans une ferme attenante avec environ 33 ha de prés sur Lizy. Il est devenu propriété nationale le 4 mai 1791. Plus près de nous, cette belle maison a appartenu à la famille Courtier avec un acte signé en 1859. Un superbe parc étang, trois petits ponts pour arriver sur l’île, 9 500 m2 avec des arbres classés qui continuent pour certains leur vie. « Il y avait même des prunes mais nauséabond­es » souligne un habitant qui veut garder l’anonymat. Il se souvient avec nostalgie que « c’était une bien belle propriété. Elle a été vendue en 1975 mais elle manque d’entretien depuis plus de 40 ans ».

La mairie aurait besoin de cette bâtisse

De son côté, la maire Nicolle Conan, semble attristée mais maintenant résignée de ne pouvoir l’acheter pour le compte de la commune. « Cela nous aurait permis d’agrandir l’école juste à côté dans le jardin, de pouvoir mettre en place des projets. Mais hélas, malgré quelques tentatives, on n’a pu rien pu faire. ».

« Notre histoire est attachée à ce domaine »

Encore aurait-il fallu que les propriétai­res actuels, qui semblent disparus dans la nature, veuillent ou puissent vendre cette maison St-Laurent qui possédait tant de charme mais qui demanderai­t maintenant tant de travaux de rénovation.

Qui paye les impôts locaux et l’Etat peut-il se saisir de cette demeure qui ne sert à susciter que de la pitié dans le paysage ? Des questions restées sans réponse. « Je suis toujours nostalgiqu­e de ce domaine car il est attaché à notre histoire de Lizy », glisse Nicolle Conan. Parfois, les histoires d’amour finissent mal.

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