La Marne (édition Marne-la-Vallée)

Des Ducs ou Impérial, les canaux de l’Ourcq ont alimenté Paris

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Lors des Journées du Patrimoine, une conférence a ravivé la mémoire des canaux de l’Ourcq et des bateliers.

Josette Galinier, de l’office culturel lizéen, a animé la conférence sur l’Ourcq et ses canaux, suivie par une poignée de personnes : « Il faut parler de l’Ourcq et ses deux canaux, de l’Ourcq et d’Ourcq. Autrement dit, canal des Ducs et canal impérial. Le canal des Ducs est endormi, à moitié asséché et l’Impérial, mis en travaux pendant le Premier Empire est devenu opérationn­el en 1852 après 20 ans de travaux ».

L’Ourcq prend sa source à Courmont dans l’Aisne à 230 m d’altitude et traverse le Tardenois, le Valois, l’Orxois et le Multien.

Une confrérie des bateliers

Et de se souvenir que la rivière d’Ourcq était flottable mais non navigable. L’on y acheminait vers la Marne puis Paris, des « cotrets », petits fagots de bois courts, venant de la forêt de Retz. « Il fallait chauffer Paris et aussi acheminer de la nourriture vers la capitale. Alimenté par la Gergogne, le Clignon, l’Ourcq égouttait alors un bassin de 108 000 ha. Il reste des vestiges d’écluses, un patrimoine qui tombe en désuétude ».

« Un joyau du patrimoine »

Josette Galinier a étonné son auditoire quand elle a rappelé « que 80 à 90 personnes faisaient partie de la confrérie de Saint-Nicolas, patron des bateliers et que l’on fabriquait cordes, voiles, bateaux à Lizy. Chaque année une procession avait lieu dans la commune ». Un magnifique tableau visible en mairie montre une fabrique de bateaux, les chantiers Bourgeois, qui construisa­ient deux flûtes par an.

Les noms de rues « du Port à poissons », « Gué-voie » ou encore « des Sablons » évoquaient jusqu’en 1933 le rapport intime de Lizy à sa rivière, son canal. Les bateaux typiques du canal, les flûtes, 2,80 m de large sur 20 à 25 m de longueur, ravitailla­ient alors la capitale. Une fois le canal des Ducs abandonné, le canal de l’Ourcq qui manquait d’eau a bénéficié de l’usine élévatoire de Villers-les-Rigault, puisant de l’eau de la Marne pour assurer un niveau constant.

Si l’eau est propriété de la Ville de Paris, les rives appartienn­ent aux communes riveraines avec tout ce que cela comporte en charge d’entretien. « De ClayeSouil­ly à Lizy, le canal est considéré de petit gabarit et laissé à l’abandon par Paris, c’est fort regrettabl­e pour ce joyau de notre patrimoine » a conclu Josette Galinier

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