Les terres du BTP recyclées à l’ancienne Sucrerie
Villenoy pourrait bientôt accueillir une entreprise unique en Ile-de-France. Les sociétés Clamens et Cosson, spécialisées dans les travaux publics et le traitement des déchets de construction, ont choisi le site de l’ancienne sucrerie pour installer une plateforme de recyclage des terres issues des chantiers du BTP. Son nom : Terzéo.
Le principe est simple mais la technologie de pointe. Première étape : récupérer les terres dites de terrassement. Puis les traiter pour en extraire les granulats (sable et cailloux). Enfin, revendre ces granulats qui seront à nouveau utiliser sur des chantiers. « Une pure
économie circulaire », explique Amaury Cudeville, président de Terzéo.
Les responsables du projet sont partis de deux constats. D’abord, l’Ile-de-France, et en particulier la Seine-et-Marne, sont constamment sollicitées pour le dépôt de terres polluées qui finissent en décharge. Ensuite, cette même région a d’importants besoins en matériau de construction. « Terzéo répond à ce double enjeu du recyclage des sols et du déficit d’approvisionnement en granulats de la région », assure Amaury Cudeville.
12 millions d’euros d’investissement
La construction de la plateforme nécessitera 12 millions d’euros d’investissement puis 35 millions seront injectés pour faire vivre le site. Onze emplois seront créés.
Albert Zamuner, responsable du développement chez Cosson, estime que Terzéo devrait remporter l’adhésion de tous : « Ce projet répond à une forte attente au niveau écologique. Le recyclage permet d’éviter l’enfouissement de terres issues de sites pollués. Terzéo représente aussi des carrières en moins à ouvrir et donc la préservation de ressources naturelles. » Seul bémol : une fois les granulats extraits, il restera une argile où sera concentrée la pollution. « Elle sera stockée sur place dans une alvéole ultra-sécurisée, explique le président de
Terzéo. Les normes sont très strictes aujourd’hui. »
La société a acquis les terrains occupés par les bassins de la sucrerie en 2008. Il a donc fallu attendre huit ans pour qu’elle finalise ce projet ambitieux et novateur. Les responsables ont déposé le dossier en préfecture début juin. Une enquête publique sera menée dans les prochains mois. Si tout va bien, Terzéo espère ouvrir sa plateforme en 2019-2020.