La bière de Meaux a réussi son pari
Ludivine et Sébastien ont ouvert leur brasserie en décembre dernier. Sept mois après, le plaisir est toujours là et pour cause, la bière de Meaux a trouvé sa clientèle et même ses fidèles. Commerçants comme consommateurs font tourner la petite brasserie de la zone industrielle à tel point que ces deux amoureux du naturel et du fait maison travaillent sur une nouvelle recette. Une quatrième bière devrait être proposée en fin d’année.
Tout est transformé à Meaux
« Les gens apprécient de venir sur place et de constater que tout est fait ici » commente Ludivine. C’est en effet l’un de leur credo : réaliser toutes les étapes nécessaires à la fabrication d’une bière artisanale, et avec des produits 100 % français qui plus est. « Nous avons cherché le maximum de produits locaux, même la bouteille est fabriquée à Soissons, à quelques kilomètres de Meaux » souligne Sébastien.
Au début, outre l’envie de changer de vie et de carrière, Ludivine et Sébastien cherchaient à transformer des matières premières agricoles. Le malt est donc concassé dans la brasserie, avant d’infuser dans d’énormes cuves pendant 1 h 30, avec juste de l’eau. Le premier changement intervient, l’amidon se transforme en sucres. Puis le grain est séparé du jus.
Ce résidu issu du malt concassé est récupéré par un agriculteur du secteur pour nourrir son bétail.
Une fois le grain retiré, le houblon alsacien est ajouté et le jus est porté à ébullition pendant 90 mn. Une centrifugeuse permet ensuite de retirer la céréale avant que le liquide ne soit placé dans une cuve de fermentation. « Entre ces deux étapes, il faut faire vite pour éviter la présence de bactéries » commente Sébastien. En effet, à cette étape de la préparation, le mélange est très sucré mais pas encore alcoolisé. La température de la bière qui sort de la centrifugeuse est de 95 °C. Des refroidisseurs abaissent rapidement la température à 25 °C pour la fermentation.
Le sucre se transforme en alcool
La levure est alors injectée dans le mélange. Elle va « manger » le sucre qui va se transformer en alcool et gaz carbonique. Une semaine est nécessaire pour cette étape. Le gaz carbonique ainsi formé n’est pas conservé. Il sera remplacé plus tard par un autre gaz juste avant l’embouteillage.
A son tour, la levure est retirée mais Ludivine et Sébastien se refusent à filtrer totalement leur breuvage. « Il reste donc un léger dépôt au fond de la bouteille. La bière n’est pas aussi claire que celles qu’on peut acheter en grande surface », d’ailleurs, ils préconisent de la conserver debout.
Cinq semaines sont nécessaires depuis le concassage du malt jusqu’à la fermeture de la bouteille. Et entre ces différentes
étapes, Ludivine et Sébastien assurent la distribution auprès
de leurs points de vente. « Nous sommes distribués dans les petites épiceries, les bars et les restaurants… Partout où c’est possible sauf en grande surface, sourit Sébastien. Nous voulons conserver notre dimension locale et artisanale ».
Pour le moment, ils proposent une bière blonde, au corps bien malté avec une amertume affirmée, une ambré au goût de malt torréfié avec un goût plus caramélisé et une blanche, plus douce avec des notes fruitées.
Une quatrième viendra compléter le trio en fin d’année.