La Marne (édition Meaux)

Le terrain de foot squatté depuis 5 semaines

- G. A.

C’est devenu une habitude à Chauconin-Neufmontie­rs. Depuis le 14 septembre, une quarantain­e de caravanes se sont installées sur le terrain de foot, situé rue de Meaux, à quelques centaines de mètres de la nationale 3. Au mois de juin déjà, la même famille de gens du voyage avait forcé l’entrée du stade et était restée près d’un mois, jusqu’au Festif l’art. Cette fois, ils ont déplacé un bloc de béton de 3,5 tonnes.

«Ilya une inertie des pouvoirs publics »

Michel Bachmann, le maire, se dit démuni : « C’est très compliqué d’obtenir les arrêtés et ensuite de les faire appliquer. En juin, la préfecture avait réagi en délivrant un arrêté d’expulsion. Cette fois, elle a refusé. Je ne comprends pas pourquoi. Il y a une inertie des pouvoirs publics. » Il a donc engagé une procédure en référé auprès du tribunal de grande instance de Meaux. Un constat d’huissier a déjà été réalisé. Pendant ce temps, le terrain reste impraticab­le. À dire vrai, il n’est plus un stade de foot depuis plusieurs mois, voire plusieurs années. Aujourd’hui, il faut chercher pour trouver un bout de pelouse, les cages sont rongées par la rouille, les vestiaires insalubres.

Les passages répétés des gens du voyage ne sont pas la seule raison à ce gâchis selon Serge Richard. Le trésorier du Brie football club, créé l’année dernière après une entente entre Crégy-lès-Meaux et Chauconin-Neufmontie­rs, estime que la mairie n’a pas totalement joué le jeu : « Il était convenu que le terrain, qui est lamentable, serait remis en état mais rien n’a été fait au cours de cette année. Nous n’avons jamais pu l’utiliser, ce serait dangereux pour les joueurs. Et c’est sûr que les installati­ons des caravanes n’arrangent rien, comme le Festifl’art au cours duquel le public se gare sur la pelouse. »

Un terrain pour 260 licenciés

Le club doit donc aujourd’hui se contenter d’un terrain pour 260 licenciés : « C’est ahurissant, peste le trésorier. On voudrait au moins pouvoir s’entraîner l’hiver à Chauconin pour soulager un peu le terrain de Crégy. Mais seulement une trentaine de nos licenciés sont de Chauconin donc c’est un argument pour le maire… Il nous a dit que le financemen­t de salles de classe était prioritair­e. » Le maire assure de son côté qu’il avait prévu des travaux de rénovation, retardés à cause de ces multiples installati­ons. Mais il refuse toujours de négocier avec les gens du voyage. « Ce serait cautionner ce genre d’agissement­s », estime-t-il. Roger, membre de la famille qui s’est installée sur le terrain, regrette la situation : « Les aires d’accueil ne sont pas assez nombreuses et pas assez grandes. Elles sont toutes pleines. Ce terrain est toujours vide, il ne sert à rien, donc nous venons ici. » Il se dit prêt à payer pour l’eau et l’électricit­é : « Mais le maire refuse de nous recevoir. »

La procédure judiciaire devrait aboutir dans les prochains jours. Les caravanes quitteront alors le stade. Jusqu’à la prochaine fois.

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Difficile d’imaginer que cet espace fut, à une époque, un vrai terrain de foot.

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