La Marne (édition Meaux)

La fabuleuse collection de radios PORTRAIT. de Jacques Louet

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Jacques Louet a déniché 120 postes de radio au fil des années et des brocantes. Une magnifique collection et un trésor d’Histoire.

Ancien technicien radio et télévision aujourd’hui à la retraite, Jacques Louet n’a rien perdu de sa passion. Il s’est constitué une collection de près de 120 postes radio, depuis les premiers appareils grand public construits dans les années 20 jusqu’à la révolution des appareils à transistor des années 50-60.

« Développée­s lors du conflit de 14-18, les techniques de radiodiffu­sion ont permis dès 1922 de diffuser des émissions à destinatio­n du grand public. Les fabricants de récepteurs se sont alors multipliés créant une grande diversité de modèles qui évoluaient sans cesse, explique le collection­neur. Je ne suis pas à proprement parler un collection­neur. Mes pièces ont peu ou pas de valeur marchande, mais toutes fonctionne­nt. Mon plaisir, c’était de dénicher, réparer et entretenir ces témoins de notre passé qui ont pour la première fois permis de relier le public au monde extérieur. »

Un poste à galène de 1925

En effet, des plus sophistiqu­és permettant de recevoir des émissions du monde entier jusqu’aux plus anciens comme ce poste à galène de 1925, tous les appareils de Jacques sont en état de marche. Même si, pour écouter ce dernier, il doit tirer plusieurs dizaines de mètres de fil d’antenne dans le jardin…

En parcourant la collection de Jacques, plus que d’admirer des objets, ce sont des époques que l’on traverse, fortement marquées par ce qui était la TSF et allait devenir la radio.

Ainsi le Volksempfä­nger - littéralem­ent récepteur du peuple, comme la Volkswagen était voiture du peuple - a été fabriqué à l’initiative de Goebbels et produit à faible coût en Allemagne à plusieurs millions d’exemplaire­s pour diffuser dans tous les foyers la propagande hitlérienn­e à partir de 1933. La même année, Philips lançait ce qui reste le plus célèbre des postes de radio reconnaiss­able à sa forme en ogive, appelé boîte à jambon, qui permit à bien des Français d’entendre l’appel du 18 juin… l’année de la naissance de Jacques.

« Mon plus grand plaisir est de les faire marcher »

« J’ai passé de nombreuses années à faire les brocantes pour agrandir ma collection afin d’avoir un panorama assez complet des évolutions techniques. Je pense qu’elle n’évoluera plus. Je suis un passionné, pas un collection­neur qui achète et revend. Mon plus grand plaisir est de les faire marcher », conclut Jacques en allumant un Philips de 1938 à la réception parfaite et à la sonorité somptueuse.

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