La Marne (édition Meaux)

Nicolas Martin va réussir son nouveau « Paris »

Il a grandi à Chelles, a voulu vivre de sa peinture à Montréal et expose dans le monde entier. Nicolas Martin revient à Paris du 9 au 24 décembre. Un retour attendu.

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Comment vous est venue cette passion pour la peinture ?

Pour en faire votre métier, dédier votre vie à la peinture, je pense qu’il n’y pas d’autre choix que de l’avoir en soi depuis toujours comme premier moyen d’expression. Il n’y a pas un seul jour dans ma vie ou je n’ai pas voulu être peintre. Cependant, cela prend du temps afin d’être prêt à faire tous les sacrifices que cette démarche demande. Je me suis nourri de musées, d’exposition­s, de livres toute ma vie. Une longue initiation avant de franchir le pas.

Quel a été votre parcours ?

J’ai suivi mes études à Chelles puis en arts à Paris à l’école Auguste Renoir. J’ai poursuivi à l’Université Lava au Canada. J’ai travaillé comme directeur artistique et designer pour plusieurs entreprise­s en France ainsi qu’au Canada jusqu’au jour ou j’ai enfin décidé de vivre ma vie telle que je la concevais étant plus jeune. Toute cette expérience a cependant été primordial­e dans mon apprentiss­age artistique. L’oeil s’éduque, s’aiguise, s’affûte.

Pourquoi avoir choisi le Canada ?

J’avais entendu dire que vivre à l’étranger à un si jeune âge permettait d’accumuler plus d’expérience de vie, plus vite. J’ai foncé. Je voulais prendre une direction différente, casser une routine, découvrir autre chose. Créer ma propre voie. J’ai débarqué là-bas, je n’avais rien et je ne connaissai­s rien mais j’ai vite compris qu’il y avait beaucoup d’opportunit­és pour vivre agréableme­nt. C’est l’Amérique du Nord, tout est accessible et possible pour ceux qui sont prêts à travailler dur. Quel est votre style de peinture ?

Je ne sais jamais quoi répondre à cette question. (Silence) Si je devais me rapprocher d’un mouvement ce serait l’impression­nisme. Je me sens comme un peintre impression­nisme de mon époque. J’y ai puisé une certaine liberté et surtout un rythme. Ce qui m’intéresse chez Monet, c’est le rythme avec lequel il dépose une multitude de touches libres. Pour moi c’est ce que représente la peinture, la représenta­tion de la vie avec son propre rythme et sa liberté. Comment conciliez votre âme d’artiste avec celle de profession­nel de la peinture ?

Je forme un tout, mon âme d’artiste est mon âme de peintre. Mon regard sur les choses change et évolue constammen­t. J’aime l’art tant qu’il est honnête. Je préfère une mauvaise peinture réalisée avec des tripes qu’une toile tape à l’oeil artificiel­le aux touches commercial­es.

Mon exigence et appréciati­on sont toujours liées à la sincérité d’une oeuvre. Je n’aime pas lorsque le concept devient trop élitiste. L’art est une manière de s’exprimer, dialoguer avec l’observateu­r. Il ne devrait pas y avoir une notice fournie avec. Une oeuvre ne devrait pas toiser la personne qui la regarde. (Sourire entendu)

Que représente cette nouvelle expo parisienne ?

C’est une exposition individuel­le qui a représenté un an et demi de travail. C’est la 3e exposition individuel­le que je fais à la galerie parisienne L’OEil du Prince. Elle représente un palier de franchi, une ouverture sur de nouveaux sujets, une porte ouverte à de nouvelles envies et ambitions et surtout le thème du cinéma.

Quels sont vos souhaits pour l’avenir ?

Continuer mon évolution et exposer dans de nouveaux endroits. Cette année j’ai eu plusieurs exposition­s aux États-Unis, j’ai eu la chance de collaborer avec de nouvelles personnes et galeries pour terminer l’année par Paris. En mars 2017 j’exposerai lors une nouvelle expo individuel­le à Copenhague. Les gens sont réceptifs. Dès mes débuts, j’ai eu la chance de trouver mon public très rapidement. Je suis très reconnaiss­ant de ce qui m’arrive. Cependant je suis quelqu’un d’obsessionn­el et l’acharnemen­t que j’ai à mon travail ne me semble pas être un effort en tant que tel. C’est un besoin pour combler cette obsession. Mon ambition n’a pas de limites tant que je n’en fixe pas.

«J’aime l’art honnête »

Un petit mot sur votre ville d’enfance à Chelles, avezvous gardé des liens ?

Ce sont mes racines, c’est une ville que je n’oublie pas. J’y ai grandi et j’y ai conçu mes plans d’avenir. Beaucoup de choses qui m’arrivent aujourd’hui découlent du fait que je vienne de Chelles. Une grande partie de ma famille et amis y habitent encore. Je reviens sur Chelles à chaque exposition parisienne. C’est une ville qui change et évolue mais je ne m’y sens pas perdu pour autant.

Pascal Pioppi

 ??  ?? Humble mais totalement investi par sa passion, le Chellois reste un être pur. Un sacré artiste aussi qui se donne totalement à la peinture.
Humble mais totalement investi par sa passion, le Chellois reste un être pur. Un sacré artiste aussi qui se donne totalement à la peinture.

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