« ADN fiable à 99,99 % »
La seule affaire de vol, dans une audience essentiellement consacrée à des dossiers de violences conjugales ou sur mineurs, a été rapidement jugée. Elle a toutefois été marquée par le tacle de l’avocat de la défense à l’adresse de sa consoeur de la partie civile.
À l’écoute de la plaidoirie de l’avocate, il n’a pu s’empêcher d’esquisser un long sourire. L’insistance mise à réclamer une sanction exemplaire pour le voleur de voiture – une lourde peine de prison ferme pour répondre au souhait de son client – a donné une impression de confusion des rôles. Un point qu’il n’a pas manqué d’évoquer, avec tact et humour, en préambule de son intervention : « J’ai cru un moment entendre le ministère public. Il faut que chacun sache rester à sa place ».
Il est ensuite revenu succinctement sur les faits reprochés au prévenu : effraction et dégradation d’une fourgonnette C15 et d’une Peugeot 205 sur la place de la mairie en novembre 2014, basculement de la voiture dans le Morin.
Il n’a pas cherché à contredire le procureur de la République qui venait de démontrer la culpabilité de Dylan par l’ADN trouvé sur les fils électriques du neiman : « Vous savez quel nom on donne à l’ADN ? La reine des preuves car elle est fiable à 99.9 % ! ». Il a simplement expliqué la position de son client qui sans jamais nier son implication s’est toujours retranché derrière une « amnésie » résultant d’une consommation excessive d’alcool. Et surtout, il a misé sur la volonté de celui-ci de se réinsérer : en emploi depuis un an et totalement sevré de toute boisson alcoolisée.
La présidente d’audience lui a infligé une peine significative sans compromettre toutefois son avenir professionnel : trois mois de prison avec sursis et 2 820 € de dommages et intérêts pour les deux victimes.