La Marne (édition Meaux)

Violences conjugales : la femme avoue avoir menti, son mari est relaxé

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Les photos, le scénario, tout coincidait. C’est finalement pendant l’audience que la femme a reconnu ne pas avoir été frappée.

Le tribunal correction­nel de Meaux a souvent démontré sa sévérité à l’égard du coupable dans les affaires de violences conjugales. Mais vendredi 25 novembre, Guillaume et son avocate ont réussi à faire valoir la légitime défense et obtenir la relaxe contrant ainsi les réquisitio­ns du procureur de la République.

Le procès-verbal de gendarmeri­e établi jeudi 2 juin et repris par la présidente d’audience pour instruire le dossier paraissait pourtant accablant. Alerté par un SMS et une photo de Pauline relatant en quelques mots une agression de son compagnon, le frère a cru bon de déclencher l’interventi­on de gendarmes. Sur place, ils ont constaté une ecchymose à la joue et enregistré sa déclaratio­n : plaquée au mur après des échanges musclés, serrée au cou puis giflée.

Mais ils ont été surpris par le refus de déposer plainte de Pauline et ont dû la menacer d’un retrait des enfants de 7 ans et 1 an par la DDASS pour prendre une photo de son visage tuméfié.

« Madame est folle »

Quelques jours plus tard, Guillaume a été interpellé, placé en garde à vue puis sous contrôle judiciaire en attendant d’être jugé. Un renvoi prononcé début juillet à la demande des deux parties a contraint le couple à une séparation prolongée et maintenu le père loin de ses enfants.

Le mari violent se pose en victime

À la barre, il n’a pas hésité à porter des accusation­s contre sa compagne sans toutefois en apporter la preuve médicale : « Madame est folle. Elle est bipolaire ». Il a nié l’avoir frappée et a donné une toute autre version : « On s’est disputé et elle a piqué une crise de nerfs. Elle a shooté les gamelles des chiens et les chaises sur la terrasse. Elle a glissé et a chuté mais elle a refusé mon aide. Elle a voulu partir vers le canal avec le bébé et je l’en ai empêchée. J’ai eu peur qu’elle fasse une bêtise. Elle a planté ses ongles dans ma main puis m’a griffé le visage. Je l’ai giflée et repoussée à cause de la douleur. »

À la surprise générale, Pauline a confirmé les propos de Guillaume, après une rapide explicatio­n du contexte : « Monsieur était un boulet car il ne travaillai­t pas à cause de son dos. Je suis une jeune maman de 24 ans qui n’a que 1 000€ pour vivre avec un loyer de 750€. J’ai mis la musique à fond pour décompress­er mais il n’a pas apprécié. J’ai pas accepté d’être empêchée de sortir. Il m’a pas frappée, j’ai glissé sur le dallage mouillé et je me suis éclaté la tête sur les gamelles. »

Malgré les réquisitio­ns très fermes du procureur de la République, Guillaume a été relaxé. Le couple devrait reprendre très vite la vie commune comme ils en ont exprimé le désir devant les magistrats.

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Le couple a décidé de se réinstalle­r ensemble après l’audience. ©Photo d’illustrati­on.

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