La Marne (édition Meaux)

« Je voulais juste arranger le client… ! »

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À peine arrivé à la barre mercredi 30 novembre, l’artisan d’un jour a nié toute tentative d’abus de faiblesse sur le monsieur âgé de 94 ans au moment des faits, il y a plus de deux ans.

En juin 2014, Cédric s’est déplacé au domicile de Jean à Montévrain. Il devait lui établir un devis pour différents travaux de toiture : nettoyage et étanchéité des tuiles, remplaceme­nt d’un Velux. Mais le vieil homme a estimé le montant de 15 000 € trop élevé et a décidé de renoncer.

Alors qu’il envisageai­t de quitter son employeur, Cédric a vu dans le refus l’opportunit­é de capter un client et de lancer sa propre société. En octobre, il a proposé à Jean de réaliser le travail pour une somme bien inférieure de 7 720 €.

Avantager ou flouer le client ?

Cédric lui a-t-il bien expliqué la situation ? Jean a-t-il bien compris qu’il traitait avec une entreprise non encore déclarée ? Toujours est-il que Jean a établi trois chèques de 2 000, 4 000 et 1 720 € à l’ordre de Cédric qui a encaissé les deux premiers avant même d’entamer le chantier.

Quatre mois plus tard, peutêtre lassé d’attendre, Jean a fait opposition et a déposé plainte. L’enquête a piétiné à cause du peu de cohérence et de la confusion de ses déclaratio­ns au commissari­at, faisant état de l’interventi­on d’un hypothétiq­ue troisième profession­nel. Sans attendre les effets de l’action en justice entamée, Cédric a restitué les 6 000 € fin mai 2015.

Face aux magistrats, il a d’abord tenté de montrer sa bonne foi en arguant d’un encaisseme­nt des chèques sur son propre compte, preuve qu’il ne cherchait pas à flouer son client. Il a poursuivi en certifiant n’avoir jamais eu de mauvaise intention : « Je reconnais que j’ai fait une erreur. Je n’aurais pas dû prendre les chèques. Je me suis mis dans la merde mais je pensais bien faire. Je voulais juste arranger le client. »

Cédric n’a pas convaincu les juges qui l’ont déclaré coupable et condamné à 60 jours – amende à quinze euros soit 900 €. Avant de quitter la salle, il a reçu la mise en garde habituelle : un jour impayé équivaut à un jour de prison.

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