La Marne (édition Meaux)

Les voyageurs de la ligne P TRANSPORTS. envisagent une action en justice

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La salle Henri-Chastagnol était pleine à craquer, vendredi 2 décembre, pour recueillir les doléances des mécontents de la ligne P et élaborer des plans d’action.

L’irrégulari­té des trains de la ligne P, sur la branche Meaux/ La Ferté-Milon reste élevée et les incidents se multiplien­t : avarie de matériel, manque de conducteur­s, pannes de moteur, manque de rames… Vendredi 2 décembre, de nombreux maires et élus étaient aux côtés de leurs administré­s, pour tenter de faire bouger les choses, lors d’une réunion publique organisée par l’Associatio­n de l’Ourcq des usagers des transports (AOUT). Même le maire de La Ferté-Milon, Céline Le Frère-Letoffé, en bout de ligne P, était venue prêter main-forte aux mécontents.

De récents couacs

Des événements récents, qui contribuen­t à justifier une telle réunion, ont d’abord été rappelés : « En juillet 2016, près de 37 trains ont été supprimés ; en août, il y en a eu 28, en octobre 2016, 41 suppressio­ns dont 40 AGC (Autorails grande capacité), a précisé le président d’AOUT, Victor Etienne. L’électrific­ation de la ligne devrait permettre de mettre fin aux problèmes de freinage, fermeture des portes, chauffage, feuilles mortes entre autres. Par rapport au budget du Grand Paris, c’est une goutte d’eau : il faut cette électrific­ation. »

Chacun a pu exposer ses doléances. « On nous informe trop tard et on rejoint Trilport si le train est annulé », s’est exclamé un voyageur. Sur ce point, Jean-Michel Morer, maire de Trilport a répondu : « ces problèmes ont un double impact : un train annulé et des voitures qui s’accumulent sur les parkings de ma commune ».

« L’impact sur le commerce est notoire, a ajouté Danielle Cirotteau, présidente de l’associatio­n des commerçant­s de Crouy-sur-Ourcq. Un restaurate­ur a eu dix annulation­s à cause d’un train supprimé ». Pour elle, c’est l’avenir de nos campagnes, et leur désertific­ation qui est en jeu.

Trois options proposées

En conséquenc­e, des actions coups de poings ont été envisagées. Première option : aller dans les gares pour manifester et afficher des drapeaux rouges. « Nous sommes déjà allés sur les voies, mais c’est vraiment dangereux et on ne veut pas d’accident », ont estimé les membres de l’associatio­n.

Deuxième option : un sitin, organisé devant le Syndicat des transports d’Île-de-France (STIF), avenue de Châteaudun, à Paris : « Une action calme et pacifique, et nous pourrions apporter un carnet de doléances. »

Troisième option : une action en justice est possible : « On a 80 % de chance de gagner. La SNCF a des obligation­s contractue­lles envers l’usager quand il achète un ticket de transport. Elle ne les respecte pas. »

Après quelques atermoieme­nts dans la salle, il semblerait que les options deux et trois aient reçu l’adhésion des voyageurs et des élus concernés. « Évidemment, rien ne se fera si on ne se bouge pas en masse. On n’a plus le temps, il faut agir ! », a ajouté Victor Etienne.

Si la SNCF s’est engagée à ne pas fermer cette portion de la ligne P, il reste dans les esprits, une incertitud­e : « La ligne ne sera pas fermée, mais les gares, elles, prendront-elles toujours des voyageurs ? Ne deviendron­t-elles pas des gares de fret ? », a questionné, inquiet et vigilant, Victor Etienne. La volonté réaliste pour tous, c’est l’électrific­ation dans les 10 à 15 ans à venir. Pour la SNCF, dont aucun représenta­nt n’était présent à la réunion, elle serait possible vers 2025 ou même 2035… Une incertitud­e qui ne satisfait personne, assurément.

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