La Marne (édition Meaux)

Le premier adjoint demande la démission du maire

Les divergence­s entre Sylvie Fassier et Gérald Beauger ne risquent pas de diminuer. Chacun veut le départ de l’autre, qui cédera et quittera son poste ?

- Florence Mallégol

« On ne peut plus travailler ensemble. » Gérald Beauger est catégoriqu­e. Impossible pour lui de rester le premier adjoint de Sylvie Fassier (DVD), le maire du village du Pin. C’est soit lui, soit elle. Mais si c’est lui, il ne compte pas partir seul. 18 élus le suivront, y compris des suivants de listes, ceux appelés à monter en cas de démission. Lundi 5 décembre, il a réuni ses soutiens à l’auto-école du village pour une réunion publique. À l’ordre du jour : les tensions qui existent au sein du conseil municipal. « Je ne souhaitais pas en arriver là, lance en préambule l’élu, je n’avais pas l’ambition de prendre sa place de maire, si je l’avais voulu, j’aurais pu le faire à deux reprises dans le passé. Ma volonté est de rassembler, fédérer, apaiser. »

Un ultimatum

En août, il avait fait dissidence. Puis, il a posé un ultimatum à la maire lors du dernier conseil municipal, lundi 14 novembre. « Je lui ai demandé de démissionn­er ». Gérald Beauger donne à

Sylvie Fassier jusqu’à vendredi 9 décembre pour accepter. D’ailleurs, le premier adjoint a pris les devants et a même écrit la lettre de démission pour la maire. Elle n’a plus qu’à la signer.

19 élus renoncent à leur siège

Devant les Pinois acquis à sa cause et devant l’opposition municipale, Gérald Beauger ne s’est pas fait prier pour montrer le courrier. « Elle ne la signera jamais… », lui souffle discrèteme­nt Thibault Loubier, un conseiller municipal de la majorité. « Si elle aime autant le village que moi, elle doit démissionn­er. » Après la réunion, les habitants pouvaient également signer une pétition demandant son départ. Si Sylvie Fassier ne plie pas, Gérald Beauger a tout prévu. Lundi, il avait amené avec lui toutes les lettres de démission de tous les élus, majorité, opposition et suivants de liste. C’est lui qui les a rédigées. Un par un, il les a appelés. Sous les applaudiss­ements, ils ont signé, renonçant ainsi à leur siège. Le soir, il avait ainsi réuni 19 démissions. Elles devraient être envoyées en fin de semaine. Gérald Beauger est donc à une signature de faire exploser le conseil. À un pas de provoquer de nouvelles municipale­s partielles en 2017. La troisième municipale depuis 2014. « Nous allons faire une Bussy-Saint-Georges [ville dans laquelle une troisième municipale se déroule en ce moment, ndlr] », confie l’un des conseiller­s démissionn­aires.

Trois listes ?

Gérald Beauger s’est déjà rapproché de l’opposition et même avoué lui avoir proposé une alliance en cas de nouveau scrutin. « Nous avons refusé. Nous restons intègres, sur la même ligne de conduite. Rallier les deux équipes n’est pas si évident », explique Lydie Wallez, conseillèr­e municipale d’opposition démissionn­aire. « Alors il y aura trois listes ! Madame la maire en présentera évidemment une », prévient Gérald Beauger. Si les lettres de démission sont bien envoyées en fin de semaine, un scrutin pourrait se tenir d’ici avril prochain.

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Un par un, chaque élu a signé sa lettre de démission, écrite, au préalable, par le premier adjoint.

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