La Marne (édition Meaux)

« J’ai passé du temps avec Tintin » INTERVIEW DÉCALÉE.

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1 000 km à pied cet été, 3 m 20 à la perche, gym, basket, aïkido… Delphine Roubert aime le sport, c’est une certitude, mais aussi les grands espaces, la méditation, la relation à l’autre. Une femme ouverte à plein de choses à l’image de son métier d’enseignant­e.

Qu’il y a-t-il de plus doux en vous ?

Mes mains depuis que j’ai arrêté la gym. Fini les ampoules, cloques ou cals dus aux barres asymétriqu­es mais ne regardez pas mes pieds depuis que je marche. (Rire)

En aviez-vous eu plein le dos pour abandonner la gym que vous aimiez tant ?

J’ai adoré la gym. De 6 à 18 ans, ce sport a rythmé ma vie, les trois entraîneme­nts hebdomadai­res mon plaisir, le gymnase mon endroit préféré. Et puis j’ai eu envie de goûter à un autre sport, alors j’ai un jour traversé la route séparant le gymnase Thierry Rey à Lagny de la piste d’athlétisme et j’y suis restée plus de dix ans.

Qu’est-ce qui peut vous faire perdre la tête ?

J’adore avoir un peu le vertige, alors même si je peux trembler, vaciller et même trébucher parfois, je fonce vers tout ce qui donne des accélérati­ons à la vie,

tout ce qui fait battre le coeur un peu plus fort. Je suis mes élans et mon instinct, sans trop raisonner.

Que vous a apporté votre longue marche de cet été ?

Ce goût si spécial d’oser l’aventure, celui qui m’a fait poser un premier pas vers l’inconnu, sans trop savoir où celui-ci allait me mener avec le trouble et l’incertitud­e de quitter la zone confortabl­e du connu, mais qui ouvre en même temps sur l’immense liberté d’une page toute blanche à écrire. Et ce tout premier pas fragile et maladroit m’a emmenée 1 000 kilomètres plus loin, jusqu’à Saint-Jacques de Compostell­e.

Ce chemin m’a montré aussi que l’amitié est bien liée à l’authentici­té d’un échange. Qu’un seul regard peut bouleverse­r, qu’un seul mot de réconfort peut redonner de l’espoir. Quelque soit l’état du corps, du coeur, du moral, on avance, certains jours plus doucement que d’autres, mais on avance quand même.

Quel a été votre quart d’heure de gloire ?

Un peu étonnant, mais ce fut ma participat­ion à un petit concert avec des amis dans une M.J.C de Meaux où j’ai chanté quelques chansons et où j’ai imaginé une mise en scène chorégraph­ique.

Que faites-vous pour vous défouler?

Je danse.

Votre chanson fétiche ?

Tout le bonheur du monde de Sinsemilla, La Tendresse de Bourvil, Redemption Song de Bob Marley, j’en ai encore plein d’autres…

Combien de temps tenezvous sans consulter votre portable ?

J’ai un record personnel de 25 minutes. Que je compte bien pulvériser cette saison. (Amusée)

Vos petits plaisirs de la vie de tous les jours ?

Me cuisiner des petits plats, regarder mon chat dormir en ronronnant, écouter la pluie tomber bien au chaud sous ma couette.

Aimiez-vous tendre la perche à vos copains de l’athlé de Lagny ?

J’aimais beaucoup la phase aérienne du saut qui me rappelait la gym. J’ai passé 3 m 20 ce qui correspond­ait à un niveau N3. Et Maurice Houvion l’entraîneur de Jean Galfione nous a fait l’honneur de venir plusieurs fois sur le stade et nous conseiller. C’est un souvenir inoubliabl­e tant cet homme est généreux.

Une odeur d’enfance ? Les glycines qui poussaient

le long de la maison d’enfance de Saint-Germain au Mont d’Or, dans la région lyonnaise. Leur fraîcheur, leur parfum léger et subtil, m’emportent et me renvoient directemen­t 30 ans en arrière.

Quels journalist­es ou commentate­urs sportifs vous insupporte­nt ?

J’adore écouter les journalist­es sportifs. Mon grand plaisir est d’écouter RMC au mois de juillet et de tomber sur un débat sur l’étape cycliste du jour et écouter encore et encore toutes les analyses du genre « Est-ce que le tour est déjà joué ? Y a t-il un problème avec telle équipe ? Qui attaquera demain ? ». Ce sont toujours les mêmes questions, les mêmes débats qui sont soulevés mais ça me plaît. Peut être parce que l’une des traditions familiales a été d’aller suivre régulièrem­ent quelques étapes du Tour dans les Alpes. Et quand on a 10 ans, attendre la caravane d’abord, distinguer les premiers échappés ensuite, et enfin le peloton, ça laisse de sacrés souvenirs.

Fan de qui ?

J’étais très fan du trio Monteil-Diagana-Faure, j’aimais l’harmonie entre ces trois personnali­tés : l’exaltation de Monteil, la précision de Diagana et le sérieux de Faure.

5 sportifs du 77 que vous appréciez ?

Marine Boyer, Florian Carvalho, Cathie Roussel, Eloyse Lesueur, Hervé Vallemont, Damien Fievet. Oups il y en a 6 !

Quel parfum portez-vous ? L’eau de Kenzo. Villes préférées ?

J’ai pu visiter Dubrovnik il y a deux ans et je suis tombée sous le charme de ses petites ruelles médiévales, j’aime aussi beaucoup Londres dans un autre style avec ses grands espaces verts.

Aimez-vous la solitude ?

J’ai besoin de solitude. Je marche souvent seule le soir après le travail. Ça me permet de décompress­er de la journée.

Pour vous le sport, c’est…?

Aller chercher l’énergie quelque part en soi, quand tout le corps dit stop mais que quelque chose fait continuer encore et encore …. Le dépassemen­t de ses limites. Mon expérience d’un an dans un club de basket m’a donné encore un aspect tout autre lié au sport collectif : apporter ses qualités à une équipe, créer ensemble, aider, soutenir, communique­r. C’est aussi très puissant !

Un remède anti-stress ? La méditation.

Quels sont vos héros d’enfance ?

J’ai passé beaucoup de temps en compagnie de Tintin et du capitaine Haddock.

Pascal Pioppi

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