200 manifestants contre Terzéo
Pays de Meaux
Les manifestants ont tenté de pénétrer dans la salle du conseil communautaire, vendredi. Ils demandent aux élus de prendre position contre le centre de tri des déchets du BTP.
Les opposants au projet Terzéo ne relâchent pas la pression. Le mouvement de contestation s’intensifie même et s’organise pour empêcher la création de cette plateforme de tri des déchets du BTP sur le site de l’ancienne sucrerie, à cheval entre Villenoy, Isles-lès-Villenoy et Mareuil-lès-Meaux.
Vendredi 2 décembre, ils étaient encore près de 200 à manifester sur le parvis de la mairie de Meaux, à l’occasion du conseil communautaire, une semaine à peine après un premier rassemblement à Villenoy. Avec banderoles hostiles à ce qu’ils considèrent comme une décharge, photos choc et slogans classiques. Ils ont même pénétré dans la mairie et sont montés jusqu’aux portes de la salle du conseil où ils ont été retenus par des policiers municipaux. Leur objectif : interpeller les élus et les pousser à se positionner contre ce projet.
Asterio Fernandez, membre du collectif « Non au site de déchets dangereux Terzéo » lancé à Nanteuil-lès-Meaux, a été reçu par le directeur de cabinet de Jean-François Copé et Régis Sarazin, vice-président de l’agglo délégué à la sécurité et au développement durable, peu avant le début du conseil. « Nous souhaitons que la CAPM se saisisse du dossier, informe les citoyens et délibère dans le cadre de l’enquête publique. Elle doit prendre en compte l’impact humain du projet », explique-t-il.
Mais, face aux élus, le président de l’agglo a rappelé que ce projet n’était pas « à l’initiative de la CAPM » et qu’il n’avait « aucun pouvoir de décision ». « C’est de la compétence de l’Etat, a-t-il martelé. Je ne vais pas me substituer à lui. Je suis aujourd’hui incapable de juger l’opportunité de ce projet. On me l’a présenté comme une technique innovante. Il n’y a aucune raison de ne pas l’étudier. »
Il s’est néanmoins engagé à organiser une réunion publique entre les différents acteurs de ce dossier en janvier. « Ce sera trop tard ! » a alors crié un manifestant, bloqué aux portes de la salle du conseil. Il a donc également demandé une prolongation de l’enquête publique afin « d’étudier la question le mieux possible ».
Plan d’accès à revoir
Plusieurs maires concernés par le projet ont formulé la même requête et attendent une réponse. Michel Venries, maire de Villenoy, a également affirmé que sa municipalité refusait le plan d’accès au site actuel. Ce dernier comprend la création d’un grand rond-point à l’entrée de la commune pour le passage de 100 camions par jour. Jean-François Copé l’a soutenu : « C’est inacceptable. Nous demanderons que les voies d’acheminement soient
retravaillées, notamment via les voies fluviales ou ferrées. »
Qui pour dépolluer le site ?
« Nous n’avons aucun pouvoir de décision »
Mais l’enjeu à court terme reste la dépollution du site et l’avenir du sarcophage, héritage de la sucrerie, qui fuit et déverse de l’arsenic dans les sols d’après les sondages réalisés par Terzéo. « C’est le premier sujet, ce n’est même pas la peine de parler du reste, a lancé Jean-François Copé. J’ai saisi le préfet pour savoir comment l’Etat allait s’y prendre pour régler le problème. »
Michel Bachmann, maire de Chauconin-Neufmontiers, a affirmé que son conseil allait se positionner contre Terzéo : « Si c’est un projet aussi vertueux qu’ils le prétendent, qu’ils le réalisent sur place, dans la zone du Grand Paris, puisque ce sont ces déchets dont on parle ! Je suis surpris que la communauté d’agglomération n’ait pas son mot à dire. C’est inconcevable. »
Les portes du conseil, habituellement ouvertes, se sont finalement refermées sur les manifestants. Ils ont alors entonné un chant célèbre : « Ce n’est qu’un au revoir … » Les élus sont prévenus.