La Marne (édition Meaux)

Une mère accouche MEAUX. dans un bus à la gare

C’est la belle histoire de la semaine. Une jeune maman de La Ferté-sous-Jouarre a accouché dans un bus de la ligne 56 avec la conductric­e en guise de sage-femme.

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Elle pèse 3,8 kg, mesure 48 cm et se porte à merveille. La petite Cléora dormait sagement, vendredi 16 décembre, en fin d’après-midi, dans un berceau de la maternité de l’hôpital de Meaux. Certaineme­nt épuisée par les émotions d’une naissance mouvementé­e. Car pour ses premiers pas parmi nous, la petite fille n’a pas eu droit aux gestes doux et expériment­és d’une sage-femme, à la chaleur d’une chambre d’hôpital, aux premiers soins avant de retrouver sa maman. Elle est née à 11 h 30 dans l’allée d’un bus Transdev.

La belle histoire commence vers 10 heures, ce matin-là. Candice*, une habitante de La Ferté-sous-Jouarre, ressent ses premières contractio­ns. La jeune femme, qui a déjà mis au monde trois enfants, ne panique pas. La naissance est prévue pour le 24 décembre et les douleurs sont supportabl­es. Elle prend donc un bus de la ligne 56 pour se rendre à la maternité de Meaux. Mais très vite, elle sent que l’accoucheme­nt est proche. « J’ai souffert en silence pendant le voyage. Je ne voulais pas déranger, confie la maman, encore gênée. J’ai attendu que tout le monde descende à la gare de Meaux. » La suite, c’est la conductric­e du bus, Sonia Cottereau, mère d’un petit garçon, qui la raconte : « J’ai entendu un cri et quand je me suis retournée, j’ai vu cette femme enceinte. Elle m’a demandé d’appeler un taxi mais j’ai préféré alerter les pompiers. Ils n’ont pas eu le temps d’arriver que la petite était déjà là. Je l’ai accueillie. J’ai pris sa tête avec délicatess­e, elle est sortie toute seule. Je l’ai posée sur sa maman. Je les

ai recouverte­s avec un manteau et j’ai fermé toutes les portes du bus pour éviter les courants d’air. Ça a duré 20 minutes. » Les pompiers ont ensuite pris en charge la mère et son bébé en prenant soin de remettre les ciseaux ayant servi à couper le cordon à la conductric­e.

Quand les deux femmes se sont retrouvées à l’hôpital, l’émotion était palpable. La pudeur aussi. « On a un peu paniqué toutes les deux, reconnaît la maman. C’est une histoire de fou. » « Vous m’avez fait une de ces frayeurs, lui a répondu la conductric­e, bienveilla­nte. Il fallait le dire avant, on se serait arrêtés… »

Mais Candice est comme ça. Face aux responsabl­es de Transdev, venus lui remettre un cadeau, elle a encore pensé aux autres : « J’espère que le bus a été nettoyé. »

« J’ai souffert en silence »

Gurvan Abjean

*Le prénom a été changé à la demande de la mère.

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