La Marne (édition Meaux)

Le ras-le-bol des résidents contre la station BP

- Audrey Gruaz

Ils le reconnaiss­ent, la stationser­vice était là avant eux. Mais aujourd’hui, les propriétai­res de l’immeuble rue de Senlis n’en supportent plus les désagrémen­ts. Odeur de carburants, bruits incessants jusqu’à 22 h, circulatio­n dangereuse, mais surtout les résidents pointent du doigt les émanations de produits pétroliers et de composés organiques.

Pas d’accès réservé pour les résidents

« Pour entrer dans notre parking, il faut traverser les pistes de la station. Quand il y a du monde, nous faisons la queue derrière les clients. Il n’y a pas d’accès pour nous, déplore ce père de famille. Et quand nous sortons à pied de la résidence, pour accompagne­r nos enfants à l’école, il faut slalomer entre les voitures et surveiller qu’aucune n’arrive trop vite ». La porte d’accès du bâtiment central donne en effet directemen­t sur les pistes de la station.

« Les bruits commencent dès 6 h du matin lorsque le livreur vient déposer les bouteilles de gaz. Elles sont littéralem­ent jetées à terre, ça résonne dans tout l’immeuble, poursuit un voisin. Et le bruit ne s’arrête pas avant 22 ou 23 h, quand la station ferme. Entre les bruits des voitures ellesmêmes et les conversati­ons, voire les disputes des clients, c’est infernal. »

Des traces noires sur les murs

Les habitants sont inquiets pour leur sécurité et leur santé. « Nous sommes obligés de boucher les aérations des fenêtres mais même comme ça, des traces noires s’infiltrent et marquent les murs et les rideaux. J’imagine ce que respirent nos enfants » déplore cette maman.

Pourquoi avoir acheté un logement au-dessus d’une station-service ? Eux-mêmes disent aujourd’hui que leurs appartemen­ts sont invendable­s. Parmi les propriétai­res mécontents, l’un a acheté alors que la station n’était plus en activité ; un autre s’est entendu dire que la station allait partir d’ici deux ans… Pourtant la station est toujours là.

Le collectif, qui a également créé une page facebook et lancé une pétition, a fait appel à la mairie et demande, au moins, que la station ferme plus tôt le soir et n’ouvre plus le dimanche.

Mais du côté de la municipali­té, on assure avoir interrogé les services de la Direction régionale et interdépar­tementale de l’environnem­ent et de l’énergie, la DRIEE. Cette structure est chargée du contrôle de certaines installati­ons classées dans le départemen­t.

Mais les pouvoirs de la mairie sur ce dossier sont très limités, puisqu’il ne s’agit pas d’un terrain communal. La mairie souligne par ailleurs que « la station BP est présente depuis de nombreuses années et qu’aucun signalemen­t ne nous avait été fait jusqu’alors ».

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 ??  ?? La station est régulièrem­ent encombrée par les clients qui viennent se servir, empêchant les résidents d’accéder à leurs garages.
La station est régulièrem­ent encombrée par les clients qui viennent se servir, empêchant les résidents d’accéder à leurs garages.

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