Le ras-le-bol des résidents contre la station BP
Ils le reconnaissent, la stationservice était là avant eux. Mais aujourd’hui, les propriétaires de l’immeuble rue de Senlis n’en supportent plus les désagréments. Odeur de carburants, bruits incessants jusqu’à 22 h, circulation dangereuse, mais surtout les résidents pointent du doigt les émanations de produits pétroliers et de composés organiques.
Pas d’accès réservé pour les résidents
« Pour entrer dans notre parking, il faut traverser les pistes de la station. Quand il y a du monde, nous faisons la queue derrière les clients. Il n’y a pas d’accès pour nous, déplore ce père de famille. Et quand nous sortons à pied de la résidence, pour accompagner nos enfants à l’école, il faut slalomer entre les voitures et surveiller qu’aucune n’arrive trop vite ». La porte d’accès du bâtiment central donne en effet directement sur les pistes de la station.
« Les bruits commencent dès 6 h du matin lorsque le livreur vient déposer les bouteilles de gaz. Elles sont littéralement jetées à terre, ça résonne dans tout l’immeuble, poursuit un voisin. Et le bruit ne s’arrête pas avant 22 ou 23 h, quand la station ferme. Entre les bruits des voitures ellesmêmes et les conversations, voire les disputes des clients, c’est infernal. »
Des traces noires sur les murs
Les habitants sont inquiets pour leur sécurité et leur santé. « Nous sommes obligés de boucher les aérations des fenêtres mais même comme ça, des traces noires s’infiltrent et marquent les murs et les rideaux. J’imagine ce que respirent nos enfants » déplore cette maman.
Pourquoi avoir acheté un logement au-dessus d’une station-service ? Eux-mêmes disent aujourd’hui que leurs appartements sont invendables. Parmi les propriétaires mécontents, l’un a acheté alors que la station n’était plus en activité ; un autre s’est entendu dire que la station allait partir d’ici deux ans… Pourtant la station est toujours là.
Le collectif, qui a également créé une page facebook et lancé une pétition, a fait appel à la mairie et demande, au moins, que la station ferme plus tôt le soir et n’ouvre plus le dimanche.
Mais du côté de la municipalité, on assure avoir interrogé les services de la Direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie, la DRIEE. Cette structure est chargée du contrôle de certaines installations classées dans le département.
Mais les pouvoirs de la mairie sur ce dossier sont très limités, puisqu’il ne s’agit pas d’un terrain communal. La mairie souligne par ailleurs que « la station BP est présente depuis de nombreuses années et qu’aucun signalement ne nous avait été fait jusqu’alors ».