La Marne (édition Meaux)

Le père faisait régner la terreur et menaçait de mort son épouse

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Après des années de violences verbales au sein de la famille originaire du Cap-Vert, l’interventi­on du fils aîné auprès de la police samedi 21 mai a confié à la justice le soin de résoudre un problème conjugal.

Quand les policiers de Chelles sont arrivés en fin de matinée au domicile du couple, ils ont trouvé une épouse et des enfants terrorisés. Depuis plus de trois heures, le père tournait comme un lion en cage et proférait une succession de menaces qu’il répétait en boucle : « Je vais te tuer. Je vais te couper la tête. Je vais te planter avec un couteau. Je vais te mettre dans la poubelle et dans la rivière… ».

« Je vais te couper la tête »

Les enfants ont décrit une relation exécrable entre leurs parents, faite de paroles menaçantes et d’insultes. Tout était devenu prétexte à disputes : les visites trop fréquentes de sa belle-famille que Mario considérai­t comme des squatters mais aussi un simple objet trop bien rangé. Cette fois, raison de son énervement : il n’a pas retrouvé un petit carton qu’il voulait joindre au colis préparé pour le Cap-Vert.

Convoqué une première fois devant le tribunal en octobre, le couple s’est accordé pour demander le renvoi de leur affaire. Les époux se sont retrouvés en salle d’audience vendredi 16 décembre, accompagné­s de leurs avocats.

Aux questions de la présidente pour tenter de comprendre la situation, Mario a expliqué que les douleurs dues à une maladie stomacale contractée il y a très longtemps l’ont rendu irritable et coléreux. Pour éviter les altercatio­ns avec son épouse, il vivait replié dans sa chambre, dès son travail terminé. Sa fille devait lui monter ses repas.

« Elle doit pas toucher à mes affaires »

Face aux magistrats, à aucun moment il n’a paru conscient du climat imposé à son entourage et ne s’est excusé auprès d’Ana. Il était évident que tout devenait prétexte à disputes : « Elle parle trop, elle me respecte pas. Moi, je l’aime bien mais elle doit pas toucher à mes affaires ». Ana est restée conciliant­e et compréhens­ive en affirmant ne pas vouloir divorcer : « Il dit toujours tuer moi mais je sais lui pas tuer moi. Il est malade, il a besoin de quelqu’un ».

Après quelques explicatio­ns sur le caractère inacceptab­le de son comporteme­nt, la présidente a annoncé sa décision : une peine de trois mois de prison assortie d’un sursis – mise à l’épreuve de deux ans avec obligation de se soigner.

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