La guerre des cinémas
Meaux - Claye-Souilly
La Ville de Meaux a réussi
à faire annuler le projet de multiplexe CGR à ClayeSouilly. Mais le député-maire de Claye n’entend pas en rester là.
Jean-François Copé a obtenu ce qu’il était venu chercher. Lundi 30 janvier, il a défendu lui-même, devant la Commission nationale d’aménagement cinématographique, le recours déposé par la Ville de Meaux contre la création d’un cinéma CGR à Claye-Souilly. La CNAC lui a donné raison en émettant un avis défavorable à la construction d’un multiplexe de 12 salles.
« Des conséquences mortelles »
« Il était pour nous inconcevable d’avoir à nos portes un cinéma du type de celui de Marne-la-Vallée. Notre cinéma de coeur de ville a toute sa légitimité et toute l’affection des Meldois, argumente Jean-François Copé (LR), député-maire de Meaux. Je me devais de faire le maximum pour protéger le cinéma de Meaux, dans la mesure où la construction d’un multiplexe à Claye-Souilly aurait eu des conséquences mortelles sur notre cinéma. » La voie est donc désormais dégagée pour UGC qui a racheté, en décembre 2016, le Majestic de Meaux et compte entreprendre une réhabilitation complète de ce cinéma de 7 salles. « Cette décision nous conforte, avoue le député-maire de Meaux. Je la prends comme un encouragement à poursuivre sereinement le travail entamé avec UGC pour que tous les habitants du Pays de Meaux bénéficient d’un cinéma de qualité, moteur de notre coeur de ville pour lequel nous sommes totalement mobilisés. »
Une vengeance politique ?
Le député-maire de ClayeSouilly, Yves Albarello (LR) considère, lui, le recours de Jean-François Copé comme une vengeance politique. « Je ne lui ai pas donné mon parrainage pour les primaires de la droite et du centre… C’est vraiment le coup pied de l’âne ! » Il en profite pour rappeler qu’il ne s’était pas opposé à la construction du centre commercial Les Saisons, à Chauconin-Neufmontiers. « Je n’avais pas fait de recours alors que j’aurais pu avec mon centre commercial. J’avais été bon joueur. »
Yves Albarello s’est dit prêt à repartir au combat pour obtenir ce cinéma qu’il désire depuis une dizaine d’années. « Je ne baisse pas les bras ».
D’ailleurs, sa zone de loisirs Shopping Promenade (ex-Green Center), prévue à proximité du cinéma, n’est pas remise en question. « Les travaux de Shopping Promenade et de l’échangeur débuteront bien en septembre ou en octobre. »
Selon lui, c’est la taille du cinéma qui n’a pas convaincu la Commission nationale d’aménagement cinématographique. Son projet prévoyait 12 salles, 1 869 places dont 53 pour personnes à mobilité réduite. Selon les études, par an, entre 800 000 et 1,2 million de spectateurs de Seine-et-Marne, Seine-Saint-Denis et l’Oise devaient le fréquenter. 25 personnes devaient être embauchées.
Vers deux cinémas de même taille
Le député-maire de Claye a décidé de revoir sa copie. « Cela va aller très vite. Dans 2-3 mois, nous redéposerons un dossier. Nous sommes en train de travailler sur un cinéma plus petit de 8 salles. Et cette fois-ci, cela passera, assure le politique. Mais l’image architecturale du projet ne changera pas ».
Huit salles au lieu de douze, le pari est gagné pour la Ville de Meaux et UGC. Les deux cinémas combattront à armes égales.
Florence Mallégol