La Marne (édition Meaux)

Il frappe un agent d’entretien dans les toilettes de Disneyland

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Un père de famille a perdu la raison dans les toilettes du parc d’attraction­s Disneyland, lundi 6 février. Il a tabassé un agent d’entretien. Deux jours plus tard, il était jugé au tribunal de Meaux.

Pour l’anniversai­re de son petit garçon de 5 ans, Patrick a décidé l’emmener à Disney, à Chessy. Pendant qu’ils faisaient la queue pour accéder à une attraction, Boris s’est plaint d’avoir fait « caca dans sa culotte ». Son père l’a sorti du rang en le tirant par la main et une fois dans les sanitaires, il lui a crié dessus. Il hurlait tellement que l’agent d’entretien, Galle, a cessé son travail pour voir ce qui se passait.

À peine entré dans les toilettes restées ouvertes, il a vu Patrick de dos bouger dans tous les sens. Boris, lui, était assis sur le siège, en larmes. Galle a pensé bien faire en invitant Patrick à se calmer. Mais ce dernier n’a pas du tout apprécié qu’il s’interpose.

Il l’a repoussé violemment en lui intimant l’ordre de sortir. Sans attendre et sans se soucier du regard de son fils, il lui a asséné une gifle puis un coup-de-poing au visage, lui occasionna­nt une plaie saignante à l’oeil gauche. En même temps, il lui hurlait : « Même si je le tue, c’est pas ton enfant. » Puis, profitant de l’effet de surprise, il a enchaîné plusieurs coups de pied après l’avoir couché au sol par une balayette. Un témoin des derniers gestes a déclaré : « On aurait cru un footballeu­r frappant dans un ballon. »

Il ment sur son identité

Au moment de son arrestatio­n, Patrick a cru pouvoir dissimuler son passé judiciaire en donnant un faux nom. Mais son stratagème a été découvert au commissari­at.

Placé en garde à vue et incarcéré après son interpella­tion, Patrick a été présenté aux juges mercredi 8 février dans le cadre d’une comparutio­n immédiate. Depuis le box, il a reconnu partiellem­ent les faits mais a nié les coups hormis la gifle : « Quand il est tombé, je lui ai dit de se relever. Je n’avais pas vu qu’il s’était blessé. »

Pas d’amende mais de la prison

L’avocate parisienne s’est immédiatem­ent sentie en position de force. Elle a d’abord entamé sa plaidoirie par une charge en règle contre le Parquet au sujet des jours d’ITT (Incapacité Totale de Travail) fixés par le médecin des UMJ (Unités Médico-Judiciaire­s) et ceux retenus par le ministère public : « Le Parquet décide. Ce que dit le médecin des UMJ, il s’en fiche. Il veut une ITT supérieure à huit jours pour compenser une faiblesse du dossier. »

Elle a ensuite soutenu des conclusion­s de nullité pour la garde à vue et tous les procèsverb­aux y afférant car le placement de son client n’était basé que sur une contravent­ion alors que son déferremen­t se fondait sur des violences. Elle a conclu en réclamant une contravent­ion

« On aurait cru un footballeu­r »

pour seule peine. Sa victoire ne fut que partielle. Patrick a été reconnu coupable et a écopé de trois mois de prison. Un mandat de dépôt a été délivré à l’audience. Galle, la victime, devra attendre un renvoi sur intérêts civils en juillet 2017 pour connaître l’indemnisat­ion accordée. En attendant, il devra se contenter d’une provision de 1 500 €.

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