Rachel, objective, expose CULTURE. ses photos
Rechercher le potentiel qui est en elle, surmonter son handicap. Rachel a voulu donner une autre image d’elle en restituant celles des autres.
Née à Bayeux dans le Calvados voici 52 ans, Rachel est passée au collège Albert-Camus de Meaux avant de poser ses valises à La Ferté. « J’ai eu la chance de trouver de bons professeurs de techno par exemple qui ont su faire émerger mon côté artistique, appréhender l’art. J’aurais voulu faire les Beaux-Arts mais pour mes parents ce fut un blocage. J’écris et je travaille le bois, mais la photo m’est apparue comme une évidence. Depuis mes visites à Beaubourg et mes promenades sur les traces de Robert-Doisneau, j’ai appris en autodidacte à composer mes photos ».
Des problèmes osseux ont fait de Rachel une personne handicapée, un handicap invisible au premier coup d’oeil mais terriblement invalidant. C’est dans sa chambre qu’elle s’est familiarisée avec les termes techniques, iso, ouverture et focale.
Elle veut transcrire sa sensibilité
Aujourd’hui Rachel habite au square Montmirail et c’est en croisant ses voisins que l’inspiration, le déclic survient : « Un homme atteint de la maladie d’Alzheimer qui regarde sa voiture qu’il n’utilisera plus, un autre homme sans domicile fixe qui m’a laissé le prendre en photo et qui s’est trouvé beau, voilà le sens artistique de mes oeuvres ».
Pour son exposition, Rachel présentera une vingtaine de photos avec pour pièce maîtresse le portait d’un Canadien croisé à la foire de Meaux. « Un trappeur pris en noir et blanc sur qui j’ai travaillé les contrastes pour cerner l’intensité du regard ».
Chaque photo sera accompagnée d’un commentaire éclairant le visiteur sur la démarche de la photographe. Très soutenue par ses deux filles de 22 et 26 ans, c’est aussi vers l’art photographique que Rachel veut emmener les plus jeunes : « Je fais partie du Conseil citoyen du Vivre ensemble pour les quartiers défavorisés. Je voudrais, à l’aide d’appareils jetables, que les jeunes sortent de leur quartier et voient qu’il y a une autre vie, ailleurs, de l’autre côté de la rue ». Pour l’instant un problème d’assurance semble gêner le projet.
L’exposition se tiendra à la Cour des Miracles, 23 rue du Faubourg à La Fertésous-Jouarre, à partir du dimanche 12 mars jusqu’au 16 avril. Dimanche 12 mars de 13 h 30 à 19 h, mardi, vendredi et samedi de 9 à 19 h.