La Marne (édition Meaux)

■JOUARRE Laetitia aime mieux les chèvres que le bureau

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Laetitia, 39 ans, s’est installée comme chevrière il y a deux ans. Une reconversi­on totale pour cette ancienne aide-comptable.

Cela faisait quinze ans que la jeune femme, épouse d’agriculteu­r, manquait d’air. Elle n’en pouvait plus de rester assise derrière son bureau. Changer de vie, pourquoi pas ? « Ludovic, mon époux cultive sur 120 ha avec sa maman, Marie-Thérèse, et a un cheptel de 60 vaches laitières. Il m’a soufflé l’idée de devenir chevrière. On a des bâtiments libres, allons-y ! Nous avons fait le tour des chèvreries dans le sud 77 et j’ai été emballée », a raconté la jeune femme. Forte de l’expérience de son mari dans l’élevage des vaches, elle a simplement suivi une formation en fromagerie pour commercial­iser le fruit de son travail, le lait de ses protégées.

Aujourd’hui, Laetitia s’occupe de 25 chèvres et de 16 chevrettes et les mises bas ont commencé le10 mars.

Malabar, le bouc

Chez Laetitia, pas question d’inséminati­on artificiel­le. C’est à Malabar, le bouc né en 2016, qu’est revenue la mission de faire des petits. « Malabar vient de chez Moret à Tancrou, ferme de la Vallière et a inséminé naturellem­ent 25 chèvres et 5 chevrettes. On peut dire qu’il a bien travaillé. Les petits cabris commencent à naître, un à trois par portée », a précisé la chevrière.

Pendant trois semaines, les briquetage­s ou chevriages « enfin moi, je dis mises bas », vont s’enchaîner. À raison de trois biberons de 250 ml de lait « de chèvre » par jour, les petits vont croître. Lundi 13 mars, une vingtaine de chevreaux étaient nés et se prélassaie­nt bien au chaud dans la couveuse confection­née par Ludovic. Pauline, 13 ans, la fille de la famille, sera chargée cette année encore de trouver des noms aux derniers nés. C’est l’année des « N » et la jeune fille a déjà sa liste toute prête.

Lundi 13 mars, Mélanie, 34 ans était aussi affairée au biberonage avec Laetitia. Originaire de Pierrelevé­e et également ex-comptable, elle se dirige aussi vers l’élevage caprin.

Avant de devenir fromage, le lait doit être recueilli. La traite occupe la chevrière une fois par jour, le matin à 6 h 30 et chaque caprine donne de 2 à 2,5 litres de lait. Les chèvres de Laetitia vont poursuivre leur vie de production pendant 7 à 8 ans.

Une transforma­tion par jour, avec ajout de ferment puis coagulatio­n, ajout de présure, puis moulage et salage pour donner, en 48 heures, crottins ou pyramides. « Je propose mes fromages frais, affinés ou secs, aromatisés à l’ail, aux échalotes, cendrés, en formes de bûches ou de pyramide », a détaillé Laetitia.

Ensuite direction le marché de Coulommier­s le dimanche matin, le marché nocturne de Jouarre, une fois par mois et le marché de La Ferté-sous-Jouarre.

Affinage, goûts et formes, le chèvre varie

Vente directe à la Chèvrerie du Marteroy, à Jouarre, le mercredi de 14 h à 17 h, le samedi de 10 h à 12 h et de 14 h à 17 h. Tel : 06 71 22 92 67. Réouvertur­e samedi 18 mars.

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