La Marne (édition Meaux)

Eric Leblacher presque inoxydable ! MEAUX.

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Le duathlon internatio­nal Sylvain Lemaire a tenu ses promesses avec en prime le championna­t de France. Les Tritons meldois ont encore frappé fort avec Eric Leblacher, Romain Vogt et Julie Le Colleter.

Cette 21e édition du duathlon internatio­nal Sylvain Lemaire aurait fait couler une larme à son créateur tant l’épreuve a été forte en émotions diverses. A commencer par Eric Leblacher qui, jouant dans son jardin, a franchi en levant les bras la ligne d’arrivée, synonyme de titre de champion de France. Certes, devant, le « lapin » de 23 ans, mais hors catégorie, Tom Richard en avait terminé depuis une poignée de secondes : « C’est un grand mais déjà sur le marché profession­nel. Je savais qu’il ne pouvait pas concourir pour le titre national donc j’ai fait ma course pour moi, aux sensations. Il y a eu deux courses dans une et j’ai géré la mienne. »

A tout seigneur tout honneur avec un Tom Richard, d’une facilité déconcerta­nte à l’arrivée. Celui qui a terminé 5e du Mondial groupe d’âge est de la race des futurs grands mais concède : « J’ai appuyé fort à pied pour creuser l’écart car je savais que cela pouvait

revenir en vélo. Dès la bosse je n’ai plus rien lâché ». Pointé à près d’une minute à pied, Eric Leblacher attend son heure avec une intelligen­ce de vieux routard. A 39 ans, le Meldois a tout connu : « Comment dire, c’est un peu la réponse du berger à la bergère. Je reviens de loin et je ne parle pas que de cette course ».

Eric, marqué par l’effort, va plus loin dans ses retranchem­ents : « Il y a 3 semaines j’étais au fond du trou. J’allais mal, constatant que je n’avançais plus à pied. Je me suis posé des questions. J’ai réfléchi en pensant jeter l’éponge. »

Eric est un champion, mieux, une référence, un repaire pour beaucoup. Un pur, un dur sans

être tatoué pour autant. Son vaccin à lui, c’est la gagne, le désir de se donner toujours pleinement. « Le fruit de mes interrogat­ions a été bénéfique. Je me suis seulement rendu compte que la course à pied n’était pas mon sport de base. Mon corps est fait pour faire du vélo. Pendant trois semaines, j’ai relevé doucement la tête en pédalant uniquement et en prenant le risque de venir ici sans préparatio­n spécifique. Mon vélo, c’est mon chéri, je suis bien dessus et c’est lui qui a fait la différence une nouvelle fois. »

Très ému, dans les bras de sa femme, entouré par sa famille, Eric va plus loin : « La veille, nous étions à l’anniversai­re d’un neveu pour une fête de famille sympa. A 20 h 15, ma femme m’a gentiment dit d’aller me coucher pour ne pas laisser des forces pour le lendemain. Sans cet amour je ne suis rien. J’ai gagné pour eux. »

« J’ai gagné pour ma famille »

Elle aurait attendri Sylvain Lemaire. Corinne, par amour, a repris le flambeau.

Romain Vogt et l’aérienne Julie Le Colleter complètent la collection de maillots pour des Tritons qui frétillent de bonheur. Pascal Pioppi

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