Les musulmans veulent bâtir une mosquée
Dimanche 26 mars, l’association cultuelle et culturelle de Dammartin-en-Goële a organisé une réunion publique pour présenter son projet de mosquée et de centre culturel.
Dimanche dernier, les musulmans de l’association cultuelle et culturelle de Dammartin-enGoële (ACCDG) ont présenté un projet très avancé de mosquée et de centre culturel.
Quelques jours plus tôt, l’association avait distribué des flyers pour inviter la population à découvrir l’édifice qui doit accueillir la future mosquée et le centre culturel. La réunion organisée au gymnase Jesse-Owens était ouverte aux musulmans et à tous les Dammartinois.
Près de 350 personnes étaient présentes, selon l’association. « Une centaine d’habitants a fait le déplacement. Elle s’interrogeait au sujet de la fréquentation des lieux. Mais les inquiétudes ont été balayées », se réjouit Brahim Renabdi, le porte-parole de l’association.
Deux ans après l’épisode douloureux des frères Kouachi, ce projet est porté par les musulmans dammartinois. Créée en janvier 2016, l’association regroupe aujourd’hui 176 adhérents
et environ 400 sympathisants. L’ACCDG a pour vocation de rassembler la communauté musulmane de Dammartin et des communes environnantes « pour se rencontrer, échanger et accomplir dignement le culte ». Elle veut également « sensibiliser les membres au respect et valeurs des lois de la République ».
Elle souhaite aussi par ailleurs « proposer des actions sociales pour tous sans distinction de religion, de couleur ».
L’ACCDG a donc réfléchi à un lieu de rencontres pour que chacun puisse pratiquer le culte dignement.
« Nous ne voulons pas d’un Islam des caves et encore moins des pavillons », lancent les responsables de l’association. À défaut de disposer d’un endroit adapté, les musulmans dammartinois se rendent à Mitry-Mory et Tremblay-en-France, à Aulnay-sousBois ou Villepinte.
« Nous souhaitons un lieu de culte qui soit connu de tous et évidemment des autorités. Aujourd’hui à chaque événement que nous organisons, nous prévenons la gendarmerie, les services de renseignements et la mairie », affirme Saidou Diallo, le président de l’association.
Le 12 septembre 2016, elle a sollicité pour la première fois le
maire pour disposer d’une salle pour fêter l’Aïd-el-Fitr. Elle a été entendue et elle a accueilli 226 personnes. Le maire s’est également rendu sur place.
Un projet construit
Forte de ce succès, l’ACCDG a alors travaillé sur l’acquisition d’un terrain et la réalisation d’un édifice.
Le 5 janvier dernier, le bureau de l’association a rencontré le maire et l’a sollicité dans sa démarche d’acquisition d’un terrain.
« Le maire nous a dit que la commune ne dispose pas de terrains et que tout appartient à des propriétaires privés », lance Brahim Renabdi.
L’association a évalué le coût de construction du à 3 millions d’euros. Pour le financer, l’ACCDG compte s’appuyer sur les dons des fidèles. Si elle parvient à boucler son financement, l’association compte tout de même trois ans pour que la mosquée et le centre culturel sortent de terre.
Offre d’achat
« L’association a étudié la situation juridique de la zone de l’Europe. Il s’avère que le plan d’aménagement a été signé en 2013 par le maire de l’époque et il précise l’affectation des parcelles », remarque Brahim Renabdi.
Selon lui, la parcelle dite de services de l’Europe occupe une surface totale de 10 841 m2 et la surface du futur pôle médical et paramédical situé à côté, occupe quant à lui 8 000 m2. Pour l’association, la parcelle est adaptée pour accueillir la mosquée et le centre culturel. Le terrain communal est proche des axes routiers et à l’écart du centre-ville et des zones pavillonnaires.
« Au vu de ces éléments et des délibérations antérieures du conseil municipal et celle du 29 juin 2016 qui définit le prix de cession au mètre carré de la parcelle de services de l’Europe, l’association a adressé à la mairie une offre d’achat le 10 janvier », précise Brahim Benabdi.Elle s’est portée candidate pour acquérir 2 000 à 2 500 m2.
Ouvert aux associations
L’édifice sera doté d’un espace culturel avec une salle de conférences et expositions de 100 m2 ouverte à toutes les associations. À l’étage, une salle polyvalente sera à la disposition de toutes les associations dammartinoises et loeuvres caritatives.
Transparence
« Un local de 30 m2 sera mis à disposition de tous les Dammartinois qui veulent écouter le prêche du vendredi. C’est aussi un moyen de lever toute ambiguïté sur le contenu des prêches qui seront donnés en français », annonce le président de l’association. L’Imam sera quant à lui formé en France. « Le bâtiment intégrera aussi des caméras de reconnaissance faciale. Toute personne qui entre dans le bâtiment sera reconnue. »
Arnaud Dewaste
« Nous ne voulons pas d’un Islam des caves »