La Marne (édition Meaux)

Le gérant d’une brasserie se fait mordre par une cliente alcoolisée

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Des morsures, des griffures, des hématomes, une fracture. Une cliente et un patron d’une brasserie de Chelles se sont battus un soir de novembre 2016. Ils se sont retrouvés au tribunal de Meaux, vendredi 24 mars.

Le soir de la dispute, Nicolas s’est organisé pour retrouver sa maîtresse, Saudy, une italo-vénézuélie­nne. Ils s’étaient concoctés une journée en amoureux. Après une balade dans les rues de Paris, agrémentée d’un repas bien arrosé dans un bon restaurant, le couple a regagné Chelles. Vers 22 h, ils ont poussé la porte du bar pour boire quelques bières.

Alcoolisée, la maîtresse est devenue volubile, s’exprimant sans aucune retenue dans le bar. Ses propos enflammés, ses éclats de voix, accompagné­s de gestes désordonné­s, ont commencé à perturber la salle. Elle était assise sur les genoux de son compagnon. Son comporteme­nt, parfois limite, a décidé le patron à intervenir pour éviter aux autres clients d’être gênés. Passé 00 h 30, quand elle a demandé une troisième bière, il a refusé de les servir, prétextant la fermeture proche.

Mordu à la jambe

Nicolas est sorti sans contester contrairem­ent à Saudy. Elle est devenue complèteme­nt hystérique en voyant plusieurs personnes continuer à consommer. Elle s’est plantée devant le comptoir, s’est mise à hurler et à frapper sur le plateau en exigeant une boisson. Le gérant l’a alors attrapée par le bras pour la contraindr­e à quitter l’établissem­ent. Quand il a reçu un coup à la tempe, il l’a bousculée et fait chuter. Mordu à la jambe, il a employé les grands moyens pour se débarrasse­r de la jeune femme, la tirant par les cheveux en direction de la sortie.

Alerté, le commissari­at a dépêché une patrouille qui est arrivée rapidement sur les lieux. Les policiers ont trouvé Saudy gesticulan­t sur la route, sans se soucier de la circulatio­n. Elle insultait le gérant et les autres clients massés à l’extérieur. Une fois le calme rétabli, elle a refusé de souffler dans l’éthylomètr­e et s’est retrouvée en garde à vue.

Une fracture à l’annulaire

Selon l’examen médical, l’un et l’autre ont gardé des traces de l’altercatio­n : pour elle, une fracture de l’annulaire gauche, des hématomes sur le dessus d’une main et au genou, des douleurs au cuir chevelu et des griffures au cou ; pour lui, un hématome important à la tempe gauche et une trace de morsure au-dessus d’une cheville.

Vendredi 24 mars, le gérant et Saudy se sont retrouvés à la barre du tribunal correction­nel de Meaux. Malgré les rappels à l’ordre de la présidente, Saudy a eu beaucoup de mal à contenir son énergie verbale. Beaucoup plus calme, le prévenu a reconnu : « J’ai peut-être tiré les cheveux quand elle m’a mordu ».

S’appuyant sur des témoignage­s favorables de clients, la présidente n’a infligé au gérant que 500 € d’amende avec sursis et 400 € de dommages et intérêts pour Nicolas, légèrement malmené à l’extérieur du bar. Saudy a écopé de trois mois de prison avec sursis et devra verser 1 600 € à sa victime pour les préjudices et frais subis.

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