La Marne (édition Meaux)

Laurent Marcilloux (Trilport) se qualifie pour Hawaï

Le Trilportai­s, qui a cumulé les petits pépins avant de partir chercher sa qualificat­ion en Afrique du Sud, a réussi à tamponner son billet pour Hawaï en octobre.

-

On se rappelle la quête du Graal de Laurent Marcilloux, le triathlète de Trilport, pour décrocher en 2016 la fameuse qualificat­ion pour Hawaï. Il n’avait manqué que 3 petites minutes au Texas puis 1 seule à Zürich pour décrocher le pompon : « Déterminé à ne pas rester une nouvelle fois sur le tarmac en 2017, j’avais fait le choix d’une coupure anticipée en septembre pour attaquer ma saison au plus tôt. Dès le mois d’octobre, j’étais de retour à l’entraîneme­nt, rivé vers un objectif : l’Ironman d’Afrique du Sud. »

Cadre cassé

Hélas, la solide préparatio­n hivernale n’aura pas été payante en raison d’une série de pépins aussi divers que variés dans les dernières semaines : « J’ai enchaîné la grippe, la gastro, une entorse puis une tenosynovi­te de la cheville à quatre semaines de la compétitio­n m’interdisan­t de m’entraîner en course à pied jusqu’à l’échéance. À cela s’est ajoutée malheureus­ement la perte de ma grand-mère à quelques jours du départ. Ce n’est donc pas dans les meilleures dispositio­ns que j’ai décollé pour Port Elizabeth le lundi soir. Mais, optimiste de nature, j’étais persuadé que la roue finirait par tourner. »

La série noire continue en remontant son vélo à la sortie de l’aéroport. « Je découvre que mon cadre en carbone a été brisé durant le voyage. Déterminé à ne pas avoir traversé deux continents pour rien, j’ai passé mon mercredi à trouver un vélo de location pour continuer à m’entraîner et un réparateur de carbone qui m’a rendu mon vélo en état à temps. »

6 h 45, dimanche : Laurent est enfin sur la plage au côté de ses 2 000 copains concurrent­s dont près de 80 pros. 3,8 km les attendent dans un océan Atlantique bien agité face au Shark Rock. Avec son humour habituel, le Trilportai­s ne fait pas de vagues : « Ce n’était pas très rassurant tout ça, pour moi qui suis incapable de décrocher un gardon d’un hameçon. La suite de la journée nous offrira ensuite 180 km de vélo dans des étendues magnifique­s mais sur un parcours rendu exigeant par les routes dégradées, le vent et la déstabilis­ante habitude locale de rouler à gauche. Les 42 km 195 d’un marathon qui s’annonce chaud concluront la journée. »

La natation et le vélo se déroulent bien, avec 1 h 02 dans l’eau et 5 h 01 de selle avec une 100e au scratch et 12e de sa catégorie au moment d’aborder le marathon. « Une situation habituelle­ment idéale pour moi qui est l’habitude de belles remontées à pied, mais, n’ayant pas couru depuis un mois, je saute du vélo plein de doutes : ma cheville tiendrat-elle ? »

Une botte secrète

Le manque d’entraîneme­nt à pied lui permettra-t-il de boucler un marathon correct ? « Les premières foulées pieds nus ne me laissent guère d’espoir. J’ai mal, impossible de courir. Heureuseme­nt ma botte secrète m’attend, enfin mes semelles secrètes plutôt, avant de partir. Benjamin Gamain, mon podologue, a modifié mes semelles pour tenter de décharger ma blessure : coup de maître ! »

Bien aidé par celles-ci et en ajustant sa pose de pied pour trouver une position supportabl­e, Laurent arrive à courir à une vitesse habituelle le premier semi jusqu’à ce que la douleur se réveille et le force à boiter. « Additionné au manque de kilomètres, je terminerai le marathon en 3 h 25 dans une souffrance musculaire jamais connue jusqu’alors en vingt-trois Ironman. Mais j’apprendrai­s ensuite qu’avec un chrono total de 9 h 36, je suis 78e au scratch et 10e de ma catégorie ce qui m’offre le droit de retourner une seconde fois affronter le mythe triathléti­que : les Championna­ts du monde Ironman à Hawaï le 14 octobre prochain. »

Place maintenant à la récupérati­on avant de remettre l’ouvrage sur le métier dans l’espoir d’une belle performanc­e cet automne.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France