BMW et montre de luxe pour le prêtre accusé d’avoir escroqué une vieille dame
Un ancien prêtre de la paroisse de Provins est poursuivi pour abus de confiance et escroquerie sur une personne vulnérable. Interpellé, il devra s’expliquer le 11 juillet prochain devant le tribunal de Lisieux (Calvados).
De prêtre à conseiller financier
L’affaire, révélée par nos confrères de L’éveil de Lisieux, commence le 15 juillet 2014. Ce jour-là, une femme de 53 ans se présente au commissariat de Lisieux. Elle indique être la nièce d’une femme de 84 ans hospitalisée depuis un mois. Elle dénonce l’emprise qu’un homme aurait sur l’octogénaire.
Une enquête est immédiatement ouverte. La tante de 84 ans, décédée depuis les faits, indique en effet qu’un neveu adoptif lui rend régulièrement visite. Les enquêteurs découvrent que sa carte bancaire et un chéquier ont disparu.
Leurs soupçons se portent alors sur un homme né en 1972. Ordonné prêtre en 1999, il a été au service de l’Église, en paroisse, jusqu’en 2006. Année au cours de laquelle il a demandé une année sabbatique pour se reconvertir en… conseiller financier et patrimonial !
Interpellé, l’homme était en possession de moyens de paiement appartenant à la victime. Lors de son audition, il a répondu aux enquêteurs qu’il avait son accord pour « subvenir à ses besoins ». Y compris pour la BMW décapotable payée avec les fonds de l’octogénaire.
Il aurait rencontré cette dernière en 2010. Deux ans plus tard, la victime aurait fait de lui son légataire universel.
200 000 euros détournés
Les sommes détournées s’élèveraient à près de 200 000 €. L’ancien prêtre réfute toutes les accusations. Lors d’une perquisition, un bijou d’une valeur de 1 440 € a pourtant été découvert à son domicile, ainsi que des bordereaux de chèques d’un montant de 1 200 € et une montre de luxe. L’enquête fait aussi état d’une demeure cossue en front de mer.
Après les assurances et le conseil en patrimoine, l’homme a repris du service dans l’Église. Il a été vicaire à Provins à partir d’août 2016. Mais le diocèse de Meaux précise qu’il a demandé à être déchargé de ses fonctions le 9 février 2017 : « Il n’exerce donc plus de ministère en Seine-et-Marne. […] Le diocèse ne peut que déplorer cette mise en examen d’un prêtre pour des faits graves et répréhensibles s’ils s’avèrent fondés, et exprime sa confiance en la justice qui travaille maintenant à établir la vérité de ces faits, tout en respectant la présomption d’innocence. »
Les investigations continuent afin de savoir s’il y a d’autres victimes.