Le détenu s’enfuit pendant une permission
Accidenté en essayant de fuir, le détenu en fauteuil roulant a été jugé à la barre des prévenus libres, vendredi 7 avril, sous l’oeil vigilant de l’escorte.
Au cours de l’instruction menée par le président d’audience, Olivier Protard, Samir a expliqué les circonstances de sa cavale. En avril 2016, Samir a enfin obtenu une permission après 30 mois de détention. Une ordonnance du JAP (Juge d’Application des Peines) l’a autorisé à sortir une seule journée pour un entretien d’embauche, en vue d’un aménagement de peine pour les deux ans et demi restants. Mais une fois à l’extérieur : « J’ai craqué, je suis pas revenu ! ». Il a décidé de ne pas réintégrer le centre pénitentiaire de Meaux-Chauconin.
Retour fatal
Sans être inquiété, malgré un mandat d’arrêt lancé après son évasion, Samir a quitté la France en voiture pour le Maroc. Il est resté absent plus de six mois avant de revenir, supposant probablement les recherches abandonnées. Un peu trop confiant, il a été reconnu par des agents de la BAC (Brigade Anti-Criminalité) dans son quartier à SaintOuen (Seine-Saint-Denis) alors qu’il circulait sur un puissant scooter début décembre 2016. Après une course-poursuite dans les rues avoisinantes, il a perdu le contrôle et a fini sa route dans une voiture. Une grave fracture à la jambe l’a immobilisé. Au moment de son arrestation, les policiers ont découvert sur lui une arme de poing qu’il a justifiée auprès des magistrats : « C’était pour ma sécurité ». Son implication répétée dans le trafic de produits stupéfiants lui a valu de nombreuses inimitiés. Il a poursuivi sa détention dans l’unité hospitalière de Fresnes (Val-de-Marne).
Les juges ont condamné Samir à dix mois de prison ferme. Ils n’ont pas entièrement suivi le ministère public qui venait de requérir 24 mois sur la base du caractère pédagogique d’un message de sévérité à envoyer aux autres détenus.