L’espace naturel sensible ENVIRONNEMENT. protégé jusqu’en 2055
Le Département a reconnu le statut d’espace naturel sensible à la commune. Il vient conforter le plan paysage qui préconise l’exclusion de toute exploitation minière, donc du gypse.
Knauf ne pourra pas exploiter le gypse à Montgé-en-Goële… avant 2055. Le gypse est la matière première de Knauf, premier producteur français de plaques de platre. La commune vient d’être classée espace naturel sensible par le Département. Cette reconnaissance donne plus de poids au plan paysage élaboré par la commune et à ses préconisations.
Une chauve-souris à protéger
Vendredi 28 avril, le Département a annoncé la reconnaissance d’espace naturel sensible accordé à la commune de Montgé-en-Goële. Il se fonde sur le rapport du Muséum national d’Histoire naturelle.
Celui-ci recense au moins une espèce vivant sur la colline et dans la forêt de Montgé-enGoële et dont la vie dépend de cet espace naturel grâce à son biotope. Il s’agit d’une espèce de chauve-souris, le murin à oreilles échancrées.
Depuis trois ans, les responsables de la commune à l’environnement participent à l’élaboration et la conduite du plan paysage. « Les représentants des trois syndicats de rivières de Montgé-en-Goële ont participé au comité de pilotage », explique Pascal Hiraux, le maire de Montgé. « Ce que l’on a obtenu dans le plan paysage, c’est une limitation dans le temps et dans l’espace des exploitations de Knauf. Nous avons repoussé une éventuelle exploitation sur la commune de Montgé à 2055. Et cette exploitation sera limitée dans l’espace c’est-à-dire entre la commune de Montgé et Saint-Soupplets », poursuit le maire. Un soulagement car la société Knauf a pour pratique « le creusement de coupes franches dans la colline sur la commune de Saint-Soupplets ». Le maire, optimiste, laisse entendre que, à cet horizon de 2055, le platre ne sera peut être plus utilisé comme matériau de construction. Un éventuel investissement dans l’extraction du gypse à Montgé-en-Geöle, pourrait donc ne même pas se produire.
Le plan paysage repousse et limite l’exploitation
Une exploitation peu rentable
« D’autre part, il est apparu que la qualité du gypse n’est pas très bonne et qu’il est très profond. Les veines sont jusqu’à 140-145 mètres de profondeur » achève Pascal Hiraux. Gérard Dubois, chargé de l’environnement à Montgé, développe : « Knauf est obligé de mélanger le gypse extrait de la colline de Montgé, côté Cuisy et Saint-Soupplets, avec du gypse de meilleure qualité parce que c’est la fin de la veine. Ceci a été confirmé par le syndicat des carriers. » Pascal Hiraux conclut: « le plan paysage n’autorise qu’une exploitation souterraine du gypse. » Or le syndicat des carriers ne veut pas l’entreprendre car « elle est source de beaucoup moins de profits », traduit Gérard Dubois.
Eviter la pollution des eaux
La ville de Montgé-en-Goële est un château d’eau naturel de la vallée de la Marne. Trois rivières courent sur son territoire : la Beviroanne, la Thérouanne, la Nonette. Les deux premières sont des affluents de la Marne. La Nonette alimente le lac du château de Chantilly. Aussi doivent-elles être protégées de toute pollution pouvant accompagner une activité économique, notamment d’extraction de gypse. L’activité est de ce fait exclue du territoire. Plus haut sommet en sortant de Paris, la colline de Montgé-en-Goële culmine à 201 mètres.
Cependant, la reconnaissance de « site protégé classé » a été refusée à la commune de Montgé-en-Goële, car la société Knauf exploite le gypse dans le même massif forestier à Cuisy et Saint-Soupplets. La forêt s’étend sur les territoires de ces deux communes où la société d’extraction voudrait continuer son développement économique.
Guillaume Montbobier