La Marne (édition Meaux)

Le ring comme médecine douce

Léanna Iannone va tenter de conserver sa couronne mondiale le 20 mai en Belgique avant de mettre le cap sur ses études de médecine.

- Pascal Pioppi

Léana Iannone est à la croisée des chemins. A Melun au Trophée de France en full-contact, elle est sortie victorieus­e d’un combat finalement programmé en deux rounds de 2 minutes : « Je ne le savais même pas mais heureuseme­nt que je suis entrée de suite dans le vif du sujet. Je l’ai touchée mais je ne suis jamais satisfaite à 100 % de moi-même quand je gagne. Cela a été un soulagemen­t. » Elève assidue de Michel Piris depuis ses débuts, sa confiance est totale : « C’est un super entraîneur qui voit tous les défauts. Il a l’oeil et il se donne totalement pour son club. » On sent que la relation entraîneur-entraînée fonctionne pleinement. Normal depuis tout ce temps : « Il y a

tout un travail individuel en amont. En fin de compte, on n’est seule qu’une fois montée sur le ring. »

Pour sa première année en combat, Léana a passé un

nouveau cap. « C’est la suite logique du parcours commencé en assaut. Au début, j’ai eu un peu de mal car j’étais trop gentille mais l’agressivit­é vient » glisse cette jeune de 18 ans dont la boule de stress disparaît au premier coup de gong : « Le stress mange beaucoup d’énergie et il faut le gérer sinon on ne fatigue plus vite. Je commence à le dominer au fil du temps. »

Juste avant la défense de son titre mondial en Belgique le 20 mai, alors que le bac arrive lui aussi à grands pas, Léana

sait que la route va bifurquer en laissant de côté la boxe qu’elle

aime tant. « Je vais faire une pause pour me lancer à fond dans des études de médecine qui m’attirent depuis que je suis en 6e. J’ai un peu peur car la première année sera très dure à passer mais je m’appuie sur mon esprit de compétitri­ce qui va m’aider pour le concours. » Pas question toutefois de baisser la garde

et remiser les gants : « J’irai à la salle une fois par semaine pour évacuer, me faire plaisir et sortir la tête de mes bouquins. »

Coupe du monde samedi 20 mai

La brunette aux boucles harmonieus­es a trouvé depuis

longtemps son point d’équilibre. La boxe y a été pour beaucoup : « J’ai commencé à 5 ans et demi et ce sport m’a donné confiance en moi. J’ai toujours été calme mais l’aspect compétitif m’a fait le plus grand bien. » De sa voix douce, Léana complète l’image dégagée : « Je suis habituée aux coups mais j’aime cet esprit traditionn­el, cette ambiance des petits galas quand on franchit les cordes avec les cris de la foule. J’aime cette ambiance dans le respect de l’adversaire. On se tape dessus puis on se fait un calin. » Technicien­ne à l’esprit fair-play, elle souligne : « En boxe, on ne peut être dans la rancune vis-à-vis de l’adversaire même si la décision peut être litigieuse. Le respect est total. »

Le 20 mai, direction la Belgique pour la détentrice de la Coupe du monde. Un petit pronostic, Léana ? : « Je ne connais pas mon adversaire et je ne cherche pas à savoir. Il suffira de s’adapter. » Avec Michel Piris dans son coin, Léana sait toutefois que ce combat mondial sera le dernier avant de mettre le nez dans des études longues. Mais une chose est certaine, la sociétaire de Dampmart puisera dans cette expérience une motivation sans faille. Il reste à bien finir le travail en Belgique.

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Léanna va tenter de faire briller les couleurs de Dampmart en Belgique le 20 mai.

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