La Marne (édition Meaux)

Des agents de sécurité tabassés devant des baigneurs

Une quinzaine de jeunes a agressé des agents de sécurité de la base de loisirs de Vaires-Torcy. Ils étaient armés de barres de fer et battes de base-ball. Certains avaient été refoulés le matin même car ils refusaient de payer le prix d’entrée.

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Des baigneurs, tranquille­ment installés sur la plage de la base de loisirs de Vaires-Torcy, ont assisté à une bagarre d’une rare violence. Cinq agents de sécurité ont été blessés et ont été hospitalis­és. La police cherche à identifier les agresseurs. Elle s’intéresse notamment aux images de vidéosurve­illance et aurait retrouvé de l’ADN. Pour le moment, elle n’a procédé à aucune interpella­tion. « L’enquête suit

son cours », confie une source policière. Lundi 29 mai, les agents de sécurité comptaient se rendre au commissari­at de Noisiel pour porter plainte.

Vendredi 26 mai, on s’apprête à baisser le pavillon de la baignade après une journée chaude. Plus de 7 000 visiteurs sont venus se rafraîchir sur l’île de Loisirs de Vaires-Torcy où il règne, habituelle­ment, une ambiance bon enfant.

Cagoulés et armés

Alors qu’il ne restait plus qu’une centaine de baigneurs dans l’eau ou sur la plage vers 19 h, une quinzaine d’individus, munis de casques intégrals font irruption sur le côté de la base à l’abri des regards. Le grillage, pourtant bien fixé au sol, est arraché. La bande de copains entre dans la base, gravit la colline qui surplombe la plage. Elle fonce sur dix agents de sécurité. Les jeunes sont cagoulés, et munis de barres de fer, bombes lacrymogèn­es, battes de base-ball, manches d’outils, ustensiles dangereux.

Le matin même, certains de ces jeunes avaient été refoulés à l’entrée de l’île de loisirs. Ils refusaient de payer même si le prix n’est que de 5 € pour les adultes et 3 € pour les enfants. Ils sont revenus quelques heures plus tard pour se venger.

Les agents de surveillan­ce, sans aucune arme, voient donc débouler cette horde de sauvages. Les coups pleuvent. En face, on fait face comme on peut. Impossible de riposter.

Un agent s’écroule victime d’un malaise. Un deuxième est touché de plein fouet. Il saigne de l’oreille. La bagarre va toutefois s’arrêter, les policiers ayant été avertis vont venir à grande vitesse. Ils mettront « à peine une dizaine de minutes » pour arriver sur place. Ils vont permettre d’arrêter cette montée de violences atroce. Les jeunes se dispersent. Les actes sont graves. À terre, les deux agents tentent de récupérer mais sont emmenés au plus vite au centre hospitalie­r.

L’attaque s’est déroulée sous les yeux d’une centaine de visiteurs. « On vient toujours

en famille car les enfants adorent. Moi, je suis plutôt à me mettre à l’ombre sous les arbres car c’est vraiment un endroit agréable » commente Brigitte, 45 ans, une habituée venue de Chelles.

En cette période chaude, tout avait été pourtant mis en place pour surveiller les gens qui rentrent aux caisses et qui doivent présenter les sacs avant le tourniquet menant à la plage. La base est tenue de manière très carrée : « On tient à cette ambiance. C’est un milieu où il doit faire bon se reposer, joueur sans occasionne­r la moindre gêne. Là, on a franchi le cap et nous avons été démunis », note Rémy.

Des policiers en renfort

Les agents de sécurité sont sous le choc, le directeur en tête : « Il n’y avait rien à

faire. Tout le monde a eu une tenue exemplaire dans nos effectifs mais il est temps de tirer la sonnette d’alarme car là c’était une vraie guerre civile » glisse le chef de baignade, Yvon Gaba. « Comme dans tout lieu public il nous faudrait une patrouille de policiers pour dissuader ces casseurs. Cela suffirait car dans ce lieu c’est toujours bon enfant. »

Venu en hâte le lendemain des faits, le vice-président de la Région, Patrick Karam, a parlé de plan sécurité pour ne plus voir ces horreurs. En 2016 et cette année, la Région, gérant les bases de loisirs, a investi 1 400 000 € pour sécuriser ces sites.

« Une vraie guerre civile »

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Yvon Gaba, le chef de baignade, montre l’endroit par lequel la bande est entrée par effraction.

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