La Marne (édition Meaux)

Un train circule dans son jardin INSOLITE.

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Un sifflet de train trouble la paisible propriété de 7 000 m2. Jacques, 75 ans, a sorti sa locomotive à vapeur, l’une de ses nombreuses réalisatio­ns.

L’origine de sa passion pour le modélisme ferroviair­e remonte à ses 15 ans. « On ne savait pas quoi faire avec un copain, alors on a commencé par monter des maquettes de trains et au fur à mesure, nous sommes passés de l’échelle H.O, 1/87e à l’échelle 1/5e ».

Même si son père était cheminot, ce dernier ne l’a pas poussé à entrer à la SNCF. Jacques est devenu typographe sans toutefois délaisser sa passion et s’est montré par la suite très habile de ses mains.

Un réseau de 600 m de long

Dans son superbe jardin arboré par son épouse, Jacques a installé un réseau de 600 mètres de voie ferrée sur lequel ses locomotive­s à vapeur ou à moteur thermique circulent. « Pour les rails, j’utilise du fer en T de 20/20 mm, mis à l’envers et soudé sur du carré de 10. Il m’a fallu faire plus de 12 000 soudures pour leur conception et les fixer sur des traverses en chêne. Quant au ballast, c’est du type SNCF que j’ai charrié à la brouette. »

La Louise fonctionne à la vapeur

La tradition veut qu’on donne des noms de femmes aux locomotive­s. « Dans ma famille, il y avait plusieurs Louise, ça coulait de source et j’ai créé cette loco avec un dessin libre. »

Pour l’activer, il faut d’abord mettre de l’eau, 24 litres, puis allumer la chaudière avec du charbon de bois. Ensuite, c’est avec de l’anthracite maigre que la chaleur fera bouillir l’eau, produisant de la vapeur pour entraîner le moteur.

Auparavant, en 1982, Jacques avait construit un modèle similaire, « la loco Topsy », pour un client car il a vendu certaines de ses réalisatio­ns. « Elle était trop belle, j’en ai fait une autre pour moi. »

L’écartement des rails est de 184 mm, une norme anglaise et même avec une légère déclivité, les locomotive­s se montrent très puissantes. « Avec la Claire, une machine de 112 kg, eau comprise, j’ai pu tirer 2 tonnes. Et une autre fois à Metz, sur le quai de la gare, j’ai traîné 21 personnes de plus de 100 kg chacune, plus les wagons, c’est dire la force de traction. » À l’époque, tout son matériel était rentré dans sa 4 L Renault pour partir dans la Meuse.

Le fils de Jacques est, lui, entré à la SNCF mais ne conduit pas les trains. Il partage la passion de son père mais manque de temps. L’âge pesant sur les épaules de Jacques, l’entretien de ce réseau hors normes est lourd. En août, les bâches devraient bientôt recouvrir les locos.

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