Gens du voyage, le maire demande des mesures
La venue récente de plusieurs caravanes de gens du voyage dans la commune de Crécy-la-Chapelle a été évoquée par les élus du Pays Créçois la semaine dernière.
Le Pays créçois ne participait pas au financement de l’aire de grand passage de Maisoncelles-en-Brie. C’est désormais du passé puisque l’intercommunalité a revu ses positions suite à la récente venue de plusieurs dizaines de caravanes de gens du voyage sur son territoire, et plus précisément près de la collégiale, à Crécy-la-Chapelle. Le maire de la commune, Bernard Carouge, a interpellé la semaine dernière ses homologues du Pays créçois, avec Franz Molet, l’édile de Voulangis. « En tant que maire, nous sommes complètement démunis dans de telles situations, explique ainsi le Créçois. À la collégiale, on a failli avoir une situation très conflictuelle. Il faut prendre des décisions. Quand vous avez 150 caravanes qui viennent à une centaine de mètres du centre-ville, cela peut créer du danger ».
Franz Molet complète : « Nous avons également eu 50 caravanes au 1er mai, qui se sont installées sur des terres agricoles. Tout ça pour nous entendre dire qu’elles sont installées, que pour le foin des agriculteurs, c’est foutu, il faut attendre et, si possible, éviter les débordements. Je salue le travail des forces de l’ordre qui sont venues pour apaiser la situation, mais en tant qu’élus, c’est à nous de faire le job. J’appelle donc à ce que l’intercommunalité participe au financement de l’aire de Maisoncellesen-Brie ». « Il faut que l’on soit conforme aux règles que l’on nous impose, enchérit Bernard Carouge. En participant au financement de l’aire de Maisoncelles, nous pourrions avoir un référé de la préfecture sous 48 h. »
La présidente Patricia Lemoine confirme les positions des deux édiles : « Nous sommes face à une difficulté qui est majeure. L’entretien de l’aire de Maisoncelles coûte de l’argent et c’est le contribuable qui paye. L’interco est compétente sur le sujet depuis 2017. C’est la double peine : on est confronté à des venues massives de caravanes et nous ne sommes que quelques intercos à devoir financer une telle structure ». La présidente du Pays Créçois ajoute : « J’ai eu l’occasion d’interpeller le préfet sur ce qui semblait être une juste
équité en faisant financer toutes les intercommunalités. Aujourd’hui, une étude est menée par l’Union des Maires pour mettre en oeuvre un syndicat qui prendrait en charge le financement des aires de grand passage ».
Mais en attendant une éventuelle création de syndicat, les élus du Pays créçois ont dû trancher : « Il nous a semblé qu’il ne fallait pas attendre et financer Maisoncelles. Cela permet aux communes d’obtenir un référé sous 48 h », soulignait Patricia Lemoine. Plusieurs élus de l’intercommunalité estiment cependant que cette décision ne sera suivie que de peu d’effets. C’est notamment le cas du maire de Couilly-Pont-aux-Dames, Jean-Louis Vaudescal : « Dans ce type de situation, il n’y a jamais de recours de la force publique pour qu’ils partent, ils le font quand ils veulent ». Le conseiller communautaire Sébastien Chimot ajoute de son côté : « Même si demain, nous avions 500 places pour eux, cela ne changerait rien. Ils
s’installeront là où ils veulent. Il faut être ferme et ne rien négocier. Ce n’est pas simple, mais nécessaire. Je pense que c’est aux législateurs d’intervenir sur cette question ». Pour le maire de La Haute-Maison, Albane Ancelin, « l’aire de Maisoncelles n’était qu’à moitié pleine quand les gens du voyage sont venus à Crécy. J’ai peur que l’on signe un chèque en blanc. Sur le fond du problème, ce n’est pas ce qui fera changer les choses ».
Les élus du Pays Créçois ont cependant adopté à la majorité (une abstention et un vote contre) la participation au financement de l’aire de grand passage située à Maisoncellesen-Brie. « C’est un sujet qui divise et ce n’est pas de gaieté de coeur que je le mets sur la table, conclut Patricia Lemoine. Nous votons pour ce financement mais sous conditions et nous nous réservons le droit d’y mettre fin si nous n’avons pas une intervention de l’État plus rapide dorénavant ».
« Double peine » « Un chèque en blanc »