La Marne (édition Meaux)

Pour échapper à la prison, il accuse sa femme d’avoir eu un accident

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Effrayé à l’idée d’être condamné, Christophe a préféré mentir aux gendarmes. Mercredi 28 juin, il s’est expliqué au tribunal de Meaux. Mais son casier judiciaire bien rempli n’a pas plaidé en sa faveur.

Quand il a perdu le contrôle de son véhicule dans une rue de La Ferté-sous-Jouarre et percuté un mur, son premier réflexe a été de ramasser les débris et filer récupérer son épouse. Puis, Christophe l’a déclarée comme conductric­e. C’était pour lui, la solution salutaire pour échapper à la justice. Condamné à dix-sept reprises dont de nombreuses fois pour conduite sans permis, sorti depuis quelques jours seulement de prison, il était fixé sur son sort s’il était pris sur le fait.

Dès son arrivée dans le box sous escorte, mercredi 28 juin, Christophe a nié toute responsabi­lité dans l’accident survenu quatre jours plus tôt vers 16 h 30. Il a affirmé que son épouse était au volant. Elle venait de quitter la kermesse scolaire pour aller chercher d’autres vêtements pour leurs trois enfants. Aussitôt alerté, il s’était rendu sur place avec les petits.

Malheureus­ement pour lui, deux témoins ont donné une tout autre version aux gendarmes dépêchés sur place. Alertés par le « gros boum » provoqué par le choc du Citroën Picasso dans le mur de l’immeuble, ils ont vu depuis leur fenêtre « un homme sortir de l’habitable, récupérer des morceaux de pare-chocs au sol et quitter les lieux à pied pour y revenir quelques minutes plus tard avec femme et enfants ».

Compte tenu de sa situation et des divergence­s enregistré­es, Christophe a d’abord été placé en garde à vue avant de finir en détention provisoire. La détection d’une consommati­on de produits stupéfiant­s et la découverte d’une interdicti­on de contact avec son épouse, faisant suite à une précédente condamnati­on pour violence sur conjoint, ont suffi pour justifier la mesure.

« Vu son casier, c’est un mode de vie ! »

Dans un réquisitoi­re concis, le procureur de la République n’a pas ménagé ses propos. En s’appuyant sur les témoignage­s et sur la situation judiciaire du détenu, il a affirmé sa culpabilit­é et déclaré : « Vu son casier, c’est un mode de vie ! ». L’avocat de la défense s’est d’abord étonné d’une interventi­on des gendarmes pour un simple accident routier avec quelques dégâts matériels. Puis il a tenté le contre-pied en demandant la relaxe. Après avoir contesté la pertinence des informatio­ns recueillie­s, il a certifié que « le poids du passé judiciaire » masquait une absence totale de preuves.

Les juges sont restés insensible­s aux arguments, ils ont condamné Christophe à dix mois de prison et délivré un mandat de dépôt à l’audience.

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Christophe avait déjà été condamné à dix-sept reprises. ©Illustrati­on

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