« Son passé judiciaire en faisait le coupable idéal ! »
Une seule empreinte digitale d’un index gauche, relevée sur une enveloppe contenant 600 € en espèces, a suffi aux enquêteurs pour identifier l’auteur du cambriolage survenu au domicile de Kim, en avril 2016. Une « preuve scientifique irréfutable » selon la représentante du ministère public, une « preuve douteuse » selon l’avocate de la défense qui s’est étonnée qu’aucune autre n’ait été trouvée sur les lieux.
Yazid est arrivé dans le box sous escorte, mercredi 14 juin, pour être jugé en comparution immédiate après sa récente arrestation. Sous le coup d’un mandat d’arrêt, le jeune Algérien domicilié à Paris n’a pu être interpellé que plusieurs mois après les faits. Ignorant être recherché par la justice, il a travaillé entre deux séjours en prison, parfois au noir pour payer son permis de conduire, parfois plus officiellement comme livreur de journaux publicitaires ou chez UPS.
Pendant sa garde à vue et à chaque occasion, il a toujours nié avoir cambriolé l’appartement de la victime. Sans hésitation, il a maintenu sa position face aux magistrats. Toutefois, il a reconnu son passé de délinquant : « C’était dans mon ancien quartier. Dans le XIe, c’était la jungle. » Il n’a pas non plus caché son addiction à l’alcool et au cannabis bien qu’ayant réduit sa consommation : « Je me levais et je commençais direct. Je fumais 40 joints par jour. »
En se référant à son casier chargé de 26 condamnations, le procureur de la République a insisté sur « son ancrage important dans la délinquance » avant de requérir une peine de prison aménageable. L’avocate de la défense a tenté la relaxe. Elle a fondé sa plaidoirie sur une critique du choix des enquêteurs et du Parquet de recourir à la facilité : « Son passé judiciaire en faisait le coupable idéal ! » Elle a pointé l’incohérence d’une empreinte unique dans un logement visité entièrement par le voleur. Le voleur se serait donc protégé pour tout fouiller mais aurait retiré ses gants pour attraper et vider l’enveloppe !
Les juges ont infligé six mois de prison à Yazid, peine ouverte à un aménagement en semi-liberté dont les modalités seront arrêtées par le juge d’application des peines. Un mandat de dépôt a été délivré à l’audience.