Crealumin continue son ascension ENTREPRISE.
La PME créatrice de luminaires Crealumin s’est installée à Bailly-Romainvilliers. Des mètres carrés supplémentaires, un carnet de commandes rempli et une forte croissance à gérer.
« On se tire quelques fois les cheveux, mais le principal, c’est qu’on se parle », commente avec le sourire, Alina, lightning designer chez Crealumin. Aux côtés du dirigeant, elle suit les projets tandis qu’il veille plutôt au commercial et à la gestion. Tout comme au design ou à la production, ce n’est pas rien de suivre le rythme dans cette PME d’une douzaine de personnes dont le chiffre d’affaires croît à un rythme étourdissant.
« À chaque fois, on réécrit toute l’histoire. Car aucun produit qu’on sort n’est standard », souligne le chef d’entreprise, Sébastien Bévierre. « En plus, on commence par les luminaires, puis on nous demande de concevoir les entourages pour les pots de fleurs, puis les pots de fleurs… On va parfois très loin dans la décoration d’un lieu. »
500 boules de verre chez Pierre Hermé
En production, certains viennent de la chaudronnerie, car Crealumin travaille le laiton, le bronze et toutes sortes de métaux pour fabriquer des luminaires. Mais le métier de Crealumin est à des années-lumière de la chaudronnerie classique.
Crealumin conçoit, fabrique et pose des luminaires. Mais pas n’importe lesquels. En relation avec des architectes et des décorateurs, Crealumin fabrique des installations uniques. Ce sera le cas dans le nouveau bar que Pierre Hermé va ouvrir sur les Champs Elysées. « Nous allons accrocher 500 boules de verre au plafond », montre Sébastien Bévierre, croquis à l’appui. Une performance technique à bien penser. Chaque globe de verre pèse plus d’un kilo… Pas question donc de s’ancrer dans un faux plafond !
Il en sera de même pour l’extension du centre commercial de Sénart. Les luminaires, de grands paniers en laiton, pèsent leur poids, du fait de leur grande dimension en rapport avec le bâtiment.
Créateur d’ambiance
Autre performance d’un autre genre : le café O2Scènes qui va ouvrir sur l’île Seguin à Boulogne. « C’est un bâtiment qui a été construit à neuf. Nous avons conçu toute la décoration : fenêtres, rambardes des escaliers, enseigne, suspensions lumineuses et petites lampes… », indique Kevin Rémy, le designer de Crealumin.
Le style est un mélange d’esprit loft contemporain et de gothique anglais façon XIXe siècle. L’art du détail est poussé loin : les lampes sont agrémentées de couronnes métalliques qui reprennent le motif de la rambarde d’escalier et des lustres. Elles sont ajustées au millimètre près pour s’encastrer dans les abat-jour.
Autre lieu, autre ambiance : Crealumin a créé les luminaires de l’hôtel Alpina à Chamonix. « Il y a un panoramique en verre. Le soir, on voit l’hôtel depuis trois ou quatre kilomètres. »
Des investissements et des projets
Dans les luminaires, il y a des modes. Le laiton fait son grand retour. Et pour certains chantiers, il faut des kilomètres de tube. « Nous allons investir dans une coudeuse et une cintreuse de tube », indique Sébastien Bévierre. Les nouveaux locaux, où l’entreprise s’est installée en avril dernier, sont déjà remplis. « D’ici quatre ou cinq ans, on sera à nouveau à l’étroit », prévoit-il.
Il énumère les chantiers en cours, en commande, à venir, à livrer… : Cartier à Londres, McDo, le centre commercial de Villeneuve d’Ascq, Groupama sur les Champs Elysées…
« Il faut recruter », convient Sébastien Bévierre, le patron de l’entreprise. « D’autant qu’un nouveau, il faut un an et demi pour qu’il soit vraiment au point. »
Difficile pour l’heure de se consacrer à développer d’autres projets qui sont dans les cartons, comme des lampes à leur marque.
« Chaque chantier qui démarre est un nouveau départ »