Bernard, le pèlerin de Compostelle

L’ancien charcutier avale les kilomètres. Randonneur passionné et grand pèlerin, Bernard Gony rentre d’un périple de 875 km sur le chemin de Compostelle.

«C’est merveilleux, c’est un virus, quand on revient, on est déconnecté. C’est beau, c’est vraiment formidable…» Bernard Gony, 72 ans, le visage éclairé de son large sourire, revit et témoigne de son nouveau périple sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Quasiment une habitude pour ce pèlerin de Bassevelle qui a effectué son premier voyage en 2012, « au départ du Puy-enVelay, le plus joli. »

Parti d’Irún, il est arrivé à Santiago de Compostelle en prenant chemin côtier qui longe l’Atlantique au nord de l’Espagne. « Le chemin était assez dur, composé de beaucoup de montées et de descentes. J’ai marché des kilomètres sur la plage. J’ai pris deux fois le bac. C’est un chemin tout à fait différent » pointe Bernard en suivant de son doigt l’itinéraire sur la carte. Chargé de son sac à dos, d’un poids de dix kilos (plus les bouteilles d’eau !), avec la fameuse coquille, Bernard Gony marchait 26 km par jour. « Il faisait très beau au départ » témoigne-t-il, « puis le temps s’est dégradé, pluie, brouillard, même des gelées, j’ai été obligé de dormir avec mon polaire, le chemin côtier c’est en fait le chemin du Nord, entre montagne et océan. »

Des amis partout

La journée est bien organisée. Toujours matinal, Bernard partait aux environs de 6 h 30 pour rejoindre vers 15 h son lieu d’hébergement, un gîte rural ou

un monastère voire chez l’habitant, de façon à pourvoir prendre une bonne douche, assister aux vêpres éventuellement, laver son linge puis prendre son repas… Faire le chemin est l’occasion de se faire des amis du monde entier.

Chaque étape offrait un décor différent : « j’ai vu des chevaux sauvages dans les bois, les animaux restent inoffensifs, j’ai vu des taureaux, des vaches en semi-liberté » s’émerveille-t-il.

En communion avec la nature

Le prochain voyage

De retour en Brie, Bernard Gony pense déjà repartir : « le prochain voyage sera le chemin à partir du Portugal. » En attendant, en triant et regardant les 450 photos prises en route, il poursuit ses nombreuses activités. Il marche bien sûr avec les clubs de randonnée de Rebais, de La Ferté-sous-Jouarre et de Château-Thierry. Le bricolage dans la maison familiale aux côtés de son épouse, la rando et l’entretien du jardin occupent les journées de cet hyperactif qui avait décidé de faire du judo et de la moto à l’heure de la retraite. Aujourd’hui, le chemin de Compostelle occupe une grande et belle partie de sa vie, physique et spirituelle. Et il a hâte de repartir…