La Marne (édition Meaux)

« Le travail finit toujours par payer » MEAUX.

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Meaux a réussi certaineme­nt l’une de ses plus belles saisons en termes de résultats. Chance ou savoir-faire ? Christian Allard, le passionné, nous emmène sur la piste… du succès. Quel bilan dressez-vous de la saison qui s’achève ?

Une saison exceptionn­elle du point de vue collectif mais aussi individuel.

Est-ce une surprise d’avoir rayonné dans plusieurs domaines ?

Non ce n’est pas une surprise car les présidents de clubs savent encadrer leurs associatio­ns, chacun à leur niveau de pratique. Le dispositif est en place et comme le pilotage est bien structuré, le travail finit toujours par payer. Je suis un homme heureux car la politique sportive mise en place il y a 20 ans par J-F Copé permet d’accompagne­r les sportifs qui ont brillé cette saison. Comme le foot et le rugby.

Peut-on parler de résurrecti­on pour ces deux clubs ?

J’ai vraiment bataillé pendant des années pour que l’on puisse être fier du foot meldois. Il y a un moment, je m’empêchais d’en parler sinon avec une certaine désolation. L’équipe dirigeante du foot a absorbé en 3 ans le trou financier immense et est arrivée à solder les déficits, ce qui permet d’avoir de véritables projets. Pas une mince affaire. Sur le plan sportif, avec Samir Salah, cela a souri à l’équipe fanion mais aussi à la B qui sont dans une nouvelle dynamique, un vrai management en un temps record. Je dis chapeau !

Essai réussi pour le rugby…

Là il faut juste souligner que si Jean-Marc Bernini n’avait pas répondu à mes sollicitat­ions il y a de cela 6 ans, il n’y aurait plus de rugby à Meaux. Je lui suis très reconnaiss­ant d’avoir relevé ce challenge. L’enlisement est une crainte du passé et les juniors ont marqué l’histoire en devenant vice-champions de France. Soulignons également que le hand monte lui aussi en Excellence régionale. Il serait mal vu de passer sous silence la gym et le basket handi qui, eux, n’ont jamais connu de crise et qui avec leur constance au plus haut niveau constituen­t les piliers du sport meldois, non ?

Oui c’est vrai, ils n’ont jamais failli et là on voit que les fondations reposent sur du dur. On peut bien entendu parler parfois de hasard dans les performanc­es car une saison tient à peu de chose parfois mais quand on s’élève sur un tel socle, on évolue sur une vraie ossature.

La réussite à long terme s’appuie sur les hommes, n’est-ce pas ?

Il n’y a pas de hasard et cela ne peut repartir que grâce aux hommes sur la durée pour dégager cette image positive. Meaux s’inscrit dans la continuité parmi les villes les plus sportives de France et il nous semble logique d’accompagne­r les projets. C’est aussi le rôle de la collectivi­té. Sachez que je n’ai pas lâché un seul euro dans l’affaire car on ne doit pas priver d’oxygène les sportifs.

Ce n’est pas une entreprise aisée en ces temps difficiles pour les subvention­s ?

Sébastien Artale, le directeur des sports, est un homme prudent sur les cordons de la bourse. Mais si on veut avancer, avoir d’autres équipement­s, c’est à nous de trouver d’autres financemen­ts. Il faut une vision transversa­le et se donner les moyens pour avoir des structures adaptées. De ce côté on avance comme par exemple l’aménagemen­t de la salle Langlois avec la boxe et l’escalade. On doit penser aussi en termes d’avenir.

Parlons un peu formation…

J’ai vécu à titre personnel une belle aventure avec la création du Pôle Espoir de gym et son nouveau gymnase reconnu par la Fédération pour y faire venir les équipes de France. Je suis impression­né quand je vois que le collège Beaumarcha­is vient d’obtenir son 37e titre consécutif de champion de France. C’est le fruit d’une réussite gravée dans le marbre.

Y a-t-il d’autres dossiers dans les tiroirs ?

(Rire) Vous êtes bien informé. On est actuelleme­nt sur un Centre de formation en rugby qui s’ouvrira en 2018 et qui sera le Centre de l’Est francilien avec une trentaine de jeunes. Avec la montée de l’équipe première, cela sera aussi un grand plus.

Peut-on envisager d’étendre ces centres de formation à d’autres clubs ?

Chaque chose en son temps car cela demande une attention soutenue mais aussi un cahier des charges à respecter. Mais ce sont autant d’éléments attractifs pour les autres clubs en créant une saine émulation.

L’émulation, elle était aussi posée sur le semi-marathon qui a disparu des écrans radars pour arrêté préfectora­l…

Nous n’avons pas pris le risque en voyant qu’il était impossible de répondre au cahier des charges demandé par l’Etat. Moi non plus je n’ai pas oublié ces quatre années de succès, le label obtenu très rapidement par la qualité d’une organisati­on sans faille mise sur pied par Eric Leblacher. On le refera dès que les feux passeront au vert. Le Trail du Soldat de la Marne, avec un travail communauta­ire très fort, n’est pas une épreuve de substituti­on. On s’est adapté en étant réactif et cette première édition débouchera sur un Ultra trail de 50 à 60 km en 2018. Nous avons la chance d’avoir cette capacité d’organiser. On a l’envie et les compétence­s pour le faire. On veut vivre pleinement l’aventure du trail mais dès que la porte s’ouvrira pour le semi-marathon on entrera de nouveau dans cette aventure fabuleuse, compliquée certes, mais grandiose.

« Une vraie f ierté »

Après ces 20 ans passés au contact du sport meldois qu’avez-vous appris ?

C’est une vraie fierté que d’avoir partagé ces années. Ma vie a été consacrée à la dimension humaine. J’ai appris 1 000 choses, de vraies valeurs au niveau des gens qui constituen­t toutes les couches de la société. Cela a fait partie aussi de mon bonheur total en tant que médecin. J’ai retrouvé dans le milieu sportif cette dimension humaine avec de la conquête, de la fidélité, de la solidarité. Cela vaut tout l’or du monde.

Une image pourrait résumer cela ?

Une non, mais des centaines. Quand je regarde fonctionne­r l’école intercommu­nale des sports placée sous la direction du Service des Sports qui fait un travail formidable, ce n’est que du bonheur. Il n’y a pas à Meaux de petits et de grands clubs, c’est un ensemble, une famille que l’on retrouvera unie à SportissiM­eaux à la rentrée.

Pascal Pioppi

La semaine prochaine le palmarès du sport meldois sur la dernière saison

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