La Marne (édition Meaux)

Un voyage en ballon FOOT-RUGBY.

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Voici de retour au port deux navires jadis en perdition. Le porte-container du C.S.Meaux football rebaptisé Academy et qui est resté de très longues années au large entre une quarantain­e imposée et les quarantièm­es rugissants non maîtrisés. Une sacrée panne de moteur mais aussi de direction qui a fait tourner en rond cette embarcatio­n devenue de fortune. Enfin le terme n’est pas adéquat car c’est du procès d’Ange Anzianni, avec un lourd remboursem­ent de contrat qui a coulé le club. L’exentraîne­ur de la grande époque, devenu président et dans la foulée maire de Meaux, a fait traîner à son ancien club chéri ce boulet financier comme une sorte de retour au bagne.

Le pied marin

Les tempêtes ont été nombreuses. Pierre Brenne et ses deux copains ont bien voulu embarquer sur cette coque de noix qui aurait même effrayé l’aventurièr­e Maud Fontenoy. Par chance ils avaient le pied marin après que le hardi moussaillo­n et ancienne gloire Eric Danty avait levé courageuse­ment (et peut-être inconsciem­ment) le doigt à une époque où personne ne voulait s’investir. L’épisode fabuleux de la Coupe de France contre St-Etienne n’avait été en fin de compte qu’un hochet pour calmer la rage de dents d’un vieillard redevenu enfant.

Avec le rassurant coach Samir Salah à la manoeuvre technique, Meaux est sorti de la naphtaline avec les moyens du bord en réalisant deux montées pour les équipes seniors.

Une histoire d’hommes

Autre revenant : le rugby. L’équipe fanion vient d’être repêchée par la fédération alors qu’elle était dans l’oeil du cyclone. La deuxième fusion avec le Val d’Europe a été la bonne après le fiasco attendu avec Lagny qui, hélas a perdu dans l’affaire son âme alors que Meaux perdait ses dernières illusions. Et puis, Zorro est arrivé. Jean-Marc Bernini a cerné les besoins et a pris sa pelle pour reboucher un trou financier que même les taupes du stade Tauziet ne pouvaient plus voir en peinture à cette époque.

Foot et rugby, même combat. Celui de la gloire puis la déchéance et pour finir sur le néant si les têtes bien pensantes et surtout attentionn­ées n’étaient venues se recueillir au chevet du mourant.

La bourse ou la vie. Il a fallu serrer les cordons des deux côtés pour que les sports de ballon reprennent des couleurs. Les supporters vont pouvoir délaisser leurs charmantes épouses pour s’aventurer sur le chemin des stades pour des dimanches joyeux qui sentent bon la merguez, la bière et l’embrocatio­n. La belle vie quoi ! Elle reprend ses droits sur les deux prés meldois où les moutons de Panurge ont enfin trouvé des bergers qui ont suivi leur bonne étoile avec de jolies raisons d’espérer.

Pascal Pioppi

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