Facteur, métier en mutation
Avec l’arrivée progressive du numérique, ces dernières années, le métier de facteur a profondément évolué. De nouveaux services ont vu le jour, donnant au postier un nouveau rôle. Ils se disent aujourd’hui acteur de lien social.
Qu’il est loin le temps où le métier de facteur se résumait à distribuer des lettres, et faire signer des accusés de réception sur papier. La profession a profondément évolué. Le numérique devenu omniprésent. Et les missions du facteur démultipliées.
Edouard Lechevrel travaille à La Poste depuis presque dix ans. Chaque matin, après un passage par le centre de tri de Serris, il fait sa tournée quotidienne à Montévrain, à pied ou en voiture. Un véhicule électrique. L’entreprise revendique être équipée de la première flotte au monde dans le domaine.
« Avec Factéo, on peut tout faire »
Pendant son service, Edouard Lechevrel ne quitte jamais son smartphone professionnel, Factéo, devenu son outil de travail. Il en est équipé depuis quatre ans. « Un service qui nous a changé la vie, affirme le postier de 32 ans. Il nous permet de réaliser toutes nos tâches. Le matin, j’ai un descriptif précis de mes lettres suivies. Lequel demande des signatures, lequel n’en demande pas. » Nombre d’objets à distribuer, notification lorsqu’un colis est signé, établissement d’une procuration, tout est indiqué. « Avec Factéo, on peut tout faire », poursuit Edouard Lechevrel.
Y compris flasher une lettre suivie où un recommandé. « Dans un premier temps, Factéo a été mis en place pour les recommandés, pour que le client signe sur le smartphone plutôt que sur un bordereau papier. Aujourd’hui ça fonctionne de la même manière pour les colis », explique un membre de la direction, qui rappelle que le département de Seine-et-Marne a été pilote pour tester Factéo. « On a été les premiers en France à l’avoir ». Objectif : une plus grande fiabilité.
Notre facteur abonde : « Pour notre client c’est de la qualité de service en plus. Pour nous, quand on rend des comptes à la fin de la journée, c’est plus rapide. C’est de l’instantané. »
Autre innovation, lancée au mois d’avril : le service « Veiller sur mes parents », payant, qui couple visites régulières du facteur et téléassistance. « Le facteur à ses responsabilités : par exemple, il va voir Madame Martin, le bénéficiaire. Sa mission est d’envoyer à ses proches une notification sur le bon déroulement et la bonne tenue de sa visite, via Factéo et, s’il le faut, il leur parle des besoins exprimés par la personne. Par exemple, Madame Martin manque d’eau ».
À chaque visite, le postier fait son compte rendu aux proches. Ils reçoivent la notification sur l’application « Veiller sur mes parents », disponible sur les smartphones Android et Apple.
Le souscripteur, généralement un proche du bénéficiaire, choisit quand le facteur passe, jusqu’à six fois par semaine. Et la personne âgée n’est jamais seule. Trois jours après souscription, elle reçoit chez elle un matériel, un système de télé-assistance équipé d’un bouton d’alerte, qui peut se porter sous forme de bracelet ou de médaillon, et lui permet d’être relié en permanence, 24h/24, 7j/7, à un centre de veille et d’assistance en cas de besoins. « Cela signifie que pour une inquiétude, une question, à tout moment, le bénéficiaire peut avoir accès à cette plateforme, qui a la possibilité de faire déplacer les secours en cas d’urgence. »
Ils veillent sur les personnes âgées « C’est du partage »
Le service est accessible à partir de 19,90 € par mois. Mais, précise la direction, il va « falloir attendre un peu avant que ça ne se mette en place. Les premiers contrats commencent seulement à arriver. »
Une mission qu’Edouard Lechevrel est prêt à remplir. « Ce sera une grande joie. C’est du partage, de l’humain, et ça, c’est très intéressant. On devient acteur de lien social. »