La Marne (édition Meaux)

■DAMMARTIN-EN-GOËLE Un besoin urgent de sang SANTÉ. avant les grandes vacances

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Toutes les bonnes choses ont une fin, dit un dicton bien connu. Ce dicton, Serge y a peut-être pensé, avant d’aller donner son sang. Mercredi 5 juillet, dans la salle Louis-Lumière, il l’a fait pour la toute dernière fois. La veille de ses 71 ans, l’âge limite. Le vieil homme est nostalgiqu­e. « Ça va me faire tout drôle lorsque je vais revenir dans une autre collecte. Je vais enfin partir à la retraite ! J’ai donné étant jeune, et depuis 20 ans j’y retourne régulièrem­ent. » De l’appréhensi­on avant l’opération ? « Jamais. C’est ça les habitués ! »

Symbolique­ment, Serge est venu avec une bouteille de vin blanc, « vide », s’empresse-t-il de préciser, et une petite pancarte sur laquelle il est écrit « dernier don ». « Pour moi, c’est un art de vivre. On n’a pas de raison de ne pas donner. Surtout en ce moment, où le besoin est grand. »

« On se trouve dans une période critique »

Un peu plus loin, au fond de la salle, Annie est en train de faire son premier don. A 65 ans. Elle est arrivée « morte de trouille. J’avais les pétoches de donner mon sang ! Heureuseme­nt, l’infirmière, Laurence, m’a bien rassurée. Elle est adorable, elle m’a mis en confiance. » Elle ne regrette pas. « J’ai entendu à la radio qu’on avait besoin de sang. Si ça peut aider quelqu’un, je le fais ! ».

Pour Gwenaëlle aussi, c’est la première fois. « Dans ma famille, des personnes ont des maladies. J’essaye de les aider à ma façon », raconte la jeune femme de 18 ans. « C’est important de donner, ajoute Aurore. Je connais des personnes greffées ou transfusée­s, je sais que ça peut sauver des vies. »

Ce jour-là, les donneurs se sont mobilisés. Dès l’ouverture, à 15 h, on dénombrait déjà une quarantain­e de volontaire­s. Au total, 160 personnes se sont déplacées, soit 60 % de plus que prévu. La collecte a même dû être arrêtée avant l’heure prévue, en raison de l’attente : entre 1 h 30 et 2 h. Parmi les donneurs, 19 nouveaux, dont « beaucoup de jeunes ».

C’est également 45 donneurs de plus que la précédente collecte, en mars. Une bonne nouvelle : il y a urgence. « L’établissem­ent Français du Sang a fait des appels, parce qu’on va en manquer pendant les vacances, déplore Gilles Bouton, Président de l’Associatio­n pour le don de sang bénévole de Meaux et sa région (ADSB). Il faut renforcer les stocks. On est dans une période critique, ou on observe que les gens se déplacent moins. » Visiblemen­t, l’appel a été entendu.

A. M.

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