La Marne (édition Meaux)

Les dispositif­s d’accueil saturés en Seine-et-Marne

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Le Président de la République a déclaré qu’il ne voulait plus de migrants dans les rues d’ici à la fin de l’année. Une déclaratio­n qui a fait réagir le président du Conseil départemen­tal, JeanJacque­s Barbaux (LR).

« Comment vont se traduire concrèteme­nt ces intentions ? L’État va-t-il à nouveau se décharger de sa responsabi­lité en mettant la pression sur les collectivi­tés ? Le Président ignore-t-il que les dispositif­s de prise en charge des mineurs étrangers non accompagné­s qui incombent aux Départemen­ts sont actuelleme­nt submergés ? », interroge Jean-Jacques Barbaux.

La Seine-et-Marne est confrontée à un afflux croissant de mineurs étrangers. Arrivés sur le territoire sans leurs familles, dans le cadre d’une immigratio­n économique, ils sont pris en charge par le service d’Aide Sociale à l’Enfance (ASE). Ils étaient 613 à la mi-juillet contre 557 au 31 décembre 2016.

25 000 mineurs étrangers en France

Les dernières projection­s estiment à 25 000 le nombre de mineurs migrants isolés sur le territoire national d’ici fin 2017.

Dans un premier temps, le Départemen­t a 5 jours pour évaluer leur situation afin de déterminer s’ils sont bien mineurs et isolés. Une mission confiée à l’associatio­n Jeunes Errants.

Les jeunes reconnus comme mineurs et isolés sont alors pris en charge par la Seine-et-Marne, ou par un autre départemen­t. Ensuite, la collectivi­té doit leur assurer l’hébergemen­t, les soins, ou encore la scolarité jusqu’à leur majorité.

Or actuelleme­nt, aussi bien au moment de l’accueil et de l’évaluation de l’ensemble des jeunes, qu’au stade de la prise en charge d’une partie d’entre eux, les dispositif­s sont saturés : dépassemen­ts des capacités d’accueil, incapacité d’exécuter des ordonnance­s de placement provisoire, difficulté­s pour les personnels à remplir leur mission de base, etc.

Un nouveau processus d’accueil a été mis en place par le président du Départemen­t : applicatio­n stricte des décisions de placements de mineurs dans d’autres départemen­ts, évaluation­s effectuées sur rendez-vous et non plus dans l’immédiatet­é, etc.

25 millions d’euros en 2016

Vient s’ajouter un coût croissant pour la collectivi­té. Le Départemen­t leur a ainsi consacré 11,5 millions d’euros en 2015 et 25 millions d’euros en 2016. Un budget qui sert à payer tous les frais (scolarité, hébergemen­t, soins, etc.), l’Etat ne finançant actuelleme­nt que les cinq premiers jours d’évaluation de situation.

« Augmenter les hébergemen­ts et réduire la durée de la prise en charge des mineurs étrangers demande d’importants moyens financiers et humains. Le Départemen­t ne peut pas assumer une telle charge supplément­aire », ajoute Jean-Jacques Barbaux.

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Les mineurs étrangers sont de plus en plus nombreux à demander une prise en charge.©esoxx - Fotola

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