La Marne (édition Meaux)

« Je veux être autonome »

Pascale Couget est atteinte d’une maladie rare l’obligeant à limiter ses efforts. Elle pousse un coup de gueule contre les faibles prises en charge dont elle bénéficie.

- Audrey Gruaz

Pascale Couget ne veut pas qu’on la plaigne, elle aimerait juste pouvoir vivre plus facilement. A 48 ans, cette Fertoise est atteinte d’une maladie rare, elle souffre d’hypertensi­on artérielle pulmonaire, « mon artère pulmonaire est obstruée, ce qui fait que mon coeur est très dilaté et bat trop vite, je suis essoufflée très rapidement, je n’ai pas le droit de porter quoi que ce soit » explique-telle. Pascale Couget doit limiter ses efforts au strict minimum pour soulager son coeur. « Ma maladie m’a été diagnostiq­uée après deux embolies pulmonaire­s ».

Son dossier en attente pendant un an

Monter un escalier, marcher plus de quelques minutes, faire son ménage, tout est compliqué et lui demande un effort que son corps ne peut plus supporter. Pour continuer à travailler, elle est principale adjointe au collège de Trilport, ou plus simplement pour continuer à vivre plus facilement, Pascale Couget a besoin d’un fauteuil motorisé. Elle en a fait la demande le 15 septembre mais ce n’est que la semaine dernière qu’elle a reçu la réponse de la Maison départemen­tale des personnes handicapée­s, la MDPH. Près d’un an d’attente pour découvrir que la MDPH reconnaît son handicap… ou presque.

En effet, si Pascale Couget peut bénéficier de la carte de stationnem­ent, elle ne peut, par contre, prétendre au financemen­t d’une aide à domicile. Quant au financemen­t du fauteuil motorisé, pourtant demandé par son cardiologu­e et son médecin, il lui reste à charge plus de 6 600 €. « La MDPH va m’octroyer une subvention de 250,50 € ! s’insurge-t-elle. J’ai vraiment l’impression de faire l’aumône ». Malheureus­ement, en plus du fauteuil, Pascale Couget a besoin de faire installer un monte-escalier dans sa maison. Coût de l’appareil : 10 000 €, pris en charge à 55 %.

« Je ne demande pas la lune, je veux juste vivre normalemen­t, autant que c’est possible » lance-t-elle avant d’ajouter « ce qui m’agace, c’est d’avoir attendu presque un an pour ça. Tout ce temps perdu… »

Pascale Couget va maintenant demander du soutien au fonds de compensati­on départemen­tal pour se rapprocher le plus possible de son budget. « Il me faut ce fauteuil motorisé. J’espère vraiment l’avoir pour la rentrée. Aujourd’hui, il me faut plusieurs dizaines de minutes pour traverser la cour du collège à pied » commente-t-elle, « Je veux être autonome ! Je suis consciente qu’on ne peut pas tout aménager pour les handicapés, mais notre pays est tout de même très en retard. On est loin d’avoir atteint les objectifs de la loi de 2005. »

« J’ai l’impression de faire l’aumône »

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Pascale Couget ne se départit pas de son sourire malgré la maladie.

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