Ils envoyaient leurs enfants faire les poches des touristes
Un clan de pickpockets roumains qui détroussait des touristes à Disneyland Paris et au Val d’Europe a été démantelé. Ils sont jugés cette semaine à Meaux.
Le procès de douze personnes, la majorité de nationalité roumaine, a débuté mardi 29 août au tribunal correctionnel de Meaux. Sept femmes et cinq hommes sont soupçonnés d’avoir organisé un réseau de voleurs autour du parc d’attractions Disneyland et dans le métro parisien. L’ensemble des larcins, commis entre 2014 et 2016, se monterait à près d’un million d’euros.
Dix prévenus sont accusés de vol en bande organisée, recel et blanchiment, ainsi que d’incitation de mineurs à commettre des délits et délaissement de mineurs de moins de quinze ans. Les jeunes voleurs ciblaient principalement les touristes étrangers.
L’enquête remonte à 2015 quand le commissariat de Chessy constate une forte augmentation des vols à la tire par de jeunes Roms aux abords de Disneyland Paris et dans le RER A desservant le parc d’attractions, mais aussi dans le centre commercial du Val d’Europe.
Le clan roumain était particulièrement bien organisé pour agir. Les voleurs agissaient par groupe de trois ou quatre, le premier servait à détourner l’attention de la personne, le deuxième faisait les poches très rapidement et le troisième cachait les biens qui venaient d’être volés. Et rien ne passait à la trappe : maroquinerie de luxe, téléphones, bijoux, devises…
Le patriarche et son ex-femme
Les enquêteurs ont mené un véritable travaille de fourmi car les mineurs donnaient à chaque fois de fausses identités lors de leurs arrestations et refusaient de se soustraire aux contrôles d’empreintes. Ils finissaient par s’enfuir des foyers où ils étaient placés. L’Office central de lutte contre la délinquance itinérante a pris le relais dans cette affaire et est parvenu à démanteler le réseau en février 2016.
L’enquête met à jour l’existence d’un clan dont la tête se trouve en Roumanie avec un patriarche et son ex-femme. Chaque membre du réseau était mis à contribution dans cette « entreprise ». L’argent servait à acheter des voitures de luxe et des terrains en Roumanie.
Sept mineurs avaient déjà été jugés par le tribunal pour enfants de Meaux fin juillet. Trois, âgés de moins de 13 ans, ont reçu un avertissement. Les quatre restants ont été condamnés à des peines allant de six à trente mois ferme.
Le jugement est attendu vendredi 1er septembre. Certains prévenus encourent jusqu’à trente ans de réclusion.
Très organisé