Son métier : réparateur de « boîtes »
A 55 ans, Philippe Dassonville entame une nouvelle carrière, en se mettant au service des petites entreprises qui vont mal. Son expérience dans le commerce et les achats lui ont donné les bons outils pour passer des comptes aux solutions.
Il a choisi un nom qui parle : Savetaboite.com. Son ambition est de sauver des entreprises en difficulté, car, avoue Philippe Dassonville, « depuis que j’ai l’âge de bricoler une mobylette, j’ai toujours aimé réparer ». « Mon truc, c’est prendre une boîte qui ne marche pas et la faire tourner. »
Son mordant vient de la frustration qu’il a connue dans ses expériences personnelles. Les comptables qui suivent les petites entreprises « voient dans les chiffres quand il y a un problème, mais ils ne proposent pas de solutions ». « Il faut savoir faire le lien entre ce qu’on observe dans la comptabilité et les actions à mener. »
Il passe les bilans à la moulinette
Sa méthode ? Une analyse approfondie des trois derniers bilans, qui lui permet de détecter les failles éventuelles. « J’ai créé une moulinette, un ensemble de ratios, qui me permet de voir rapidement où se situe le problème (commercial, prix de revient, achats…). Elle est complétée par des entretiens avec le chef d’entreprise. » Après l’étude approfondie, il propose des actions correctrices à mettre en place et des outils de suivi, comme des tableaux de bord. « Je fais un suivi, deux à trois fois par mois. Il m’arrive aussi de tourner avec les forces de vente. »
« Ce que je propose est destiné aux petites entreprises, celles de 5 à 15 personnes, qui n’ont pas la structure pour faire ce travail en interne. » Philippe Dassonville souligne que bien souvent, « les petites entreprises ne connaissent pas leur taux horaire, leurs prix de revient, ou combien de chiffre d’affaires il leur faut pour couvrir les charges ». Difficile dans ce flou de prévenir les mauvaises passes et de prendre les bonnes décisions.
« Pourquoi gâcher de l’argent quand on peut faire mieux ? »
Il préconise d’ailleurs de mettre en place sa méthode quand tout va bien, « pour prendre de bonnes habitudes de travail ». Et aussi, pour ne pas gâcher. « Si je peux économiser plusieurs milliers d’euros dans l’année sur mes achats, pourquoi laisser filer ? J’ai un meilleur usage de cet argent pour mon entreprise que de l’abandonner à d’autres. »
De plus, souligne le patron de Sauvetaboite, « les patrons n’ont personne à qui parler. Si vous avez un gars qui fait miroir, c’est bien plus facile pour y voir clair. Souvent, ils ont des solutions à leurs problèmes, mais ils ne savent pas par quoi commencer. » ■