La Marne (édition Meaux)

Serge Noel, un artiste du stylo à bille

- Margaux Desdet Hôtel de ville, 52, rue du Général Leclerc. Entrée libre.

Il est stylograph­iste, il dessine à la bille. Serge Noel, dit Sergo, est Haïtien et assistant de direction dans un lycée de Seine-Saint-Denis, mais également dessinateu­r à ses heures perdues. Il découvre le dessin en 2009, mais c’est en 2010 qu’il choisit un outil original pour dessiner : le stylo-bille. « Je n’utilise que ça. Je superpose les couleurs par petits traits, joue avec le blanc du papier, pour donner des effets. »

En tant que lauréat du prix de la municipali­té de Courtry lors du Salon des printemps et des arts créatifs 2017, il présentera ses oeuvres dans la salle des mariages de l’Hôtel de ville, du vendredi 15 au samedi 30 septembre. Le vernissage aura lieu jeudi 14 à 19 h.

Son atelier dans le salon

« Je dessinais quand j’étais petit. Je recopiais les BD accrochées aux murs de ma chambre », explique le père de trois enfants. Mais il a eu le déclic en vacances dans le sud de la France en 2009. « Nous avons fait faire un portrait de notre famille, et je me suis dit que je serais capable d’en faire autant. Puis j’y ai pris goût, et avec le temps et les compliment­s, on s’améliore. » Depuis, Serge Noel a choisi comme atelier la table de son salon.

Avant de manier le stylo, l’artiste autodidact­e dessinait au crayon : « Quand je gommais, j’en mettais partout. Je me faisais toujours disputer par ma femme. Et puis, je salissais le dessin en passant et repassant dessus. C’est comme ça que je me suis mis au stylo ».

Au départ, il ne réalisait ses dessins qu’en bleu. Désormais, il maîtrise la couleur. « Au stylo, je maîtrise mieux les tons, les subtilités », raconte-t-il.

Près d’une trentaine de prix

Serge Noel a réalisé près d’une quarantain­e de dessins. Des portraits pour la plupart. Tous inspirés de ses voyages, de ses rencontres et de sa famille. Au Mexique, à Valladolid, au Sénégal, en Thaïlande. « Je passe entre 80 heures et 100 heures quand il y a beaucoup de détails », explique l’artiste.

Il expose depuis 2013 : au Grand Palais (75) en février 2017, dans la région parisienne, mais aussi à Toulouse ou à Lyon. Et vend ses oeuvres entre 1 800 € et 5 000 €.

Il a également remporté près d’une trentaine de prix, dont le Prix du Conseil Régional d’île de France en mars 2016, la médaille d’Étain de l’Académique Arts Sciences Lettres, ou le Prix Minerve 2016 de « l’Académia Italia in Arte Nel mondo » à Lecce en Italie.

Vivre de sa passion

Le père de famille de 45 ans donne aussi des cours à des élèves de seconde depuis deux ans, ce que lui a également proposé la galerie d’art du Grand Palais. « Mais je ne me sens pas encore prêt », précise-t-il.

« À terme, j’aimerais dessiner à plein-temps et pouvoir en vivre. Je préfère m’exprimer avec mes stylos que de travailler pour un patron »

Dans les mois à venir, il exposera au Pérou en novembre, ou encore à Rabat au Maroc en mars.

« Au stylo, je maîtrise mieux les tons »

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