La Marne (édition Meaux)

Maisons fissurées, quelle prise en charge ?

Après les fortes variations hygrométri­ques, les habitants d’Othis font face à de nombreuses dégradatio­ns de leurs habitation­s. Espérant que les frais seront pris en charge par leur assureur, ils se mobilisent pour que soit décrété l’état de catastroph­e na

- Margaux Desdet

La météo de cet été n’a pas rendu la vie facile aux Othissois et Othissoise­s. Suite à la sécheresse, puis la réhydratat­ion des sols, beaucoup d’habitants constatent des dommages, notamment des fissures sur les façades de leur habitation, des déplacemen­ts et décollemen­ts de terrain.

Un groupe Facebook a été créé pour qu’un maximum de personnes s’informent, connaissen­t la marche à suivre et s’échangent des conseils pour la constituti­on de leur dossier auprès de leur assureur. Le maire, Bernard Corneille, se chargera ensuite, avec tous les dossiers, de demander l’état de catastroph­e naturelle pour la commune d’Othis auprès de la préfecture. Cependant, ce n’est pas la première fois que ce genre d’événements se produit sur le secteur, ni la première fois que la demande est formulée et refusée. Cela fait donc en effet 14 ans que la Ville intervient pour que les victimes de la sécheresse soient indemnisée­s. Depuis 2003, près de 150 dossiers ont d’ailleurs été déposés.

Un problème récurrent

Pour Alain Gaté, habitant de la commune depuis 2009, les ennuis ont commencé à l’été 2015. « Cette année-là, il y a eu une bonne sécheresse. En août, j’avais constaté des fissures dans ma salle de bains et mon carrelage s’était cassé en deux. En regardant de plus près, j’ai constaté que la fissure allait du sol au plafond, en biais, et que la dalle s’était affaissée. » L’homme a ensuite attendu l’état de catastroph­e naturelle pour que l’assurance puisse prendre en charge les dégâts. Cependant, il n’a jamais été déclaré. «À l’époque, j’étais le sixième à déclarer ce genre de dommages. C’est un problème récurrent dans la commune », raconte-t-il. En juin 2016, les choses se sont accélérées. Suite aux fortes pluies qui ont touché le départemen­t, « les murs étaient tellement gorgés d’eau que les fissures se sont refermées. Mais au bout d’un mois, les problèmes sont revenus ». Malgré plusieurs courriers à la préfecture, et les nombreuses relances de la mairie, l’arrêté n’a encore pas été accepté. « Cette année, j’ai constaté que les fissures avaient doublé de largeur, et qu’il était possible d’y passer sa main », précise-t-il, avant d’ajouter, « j’ai peur pour ma maison. »

Créer un effet de groupe pour avoir plus d’impact

Pour Peter Fanelli, Othissois depuis 12 ans, même son de cloche. « Au mois de juin, il a fait très chaud et les terrains étaient craquelés. Par la suite, il a beaucoup plu. J’entendais des bruits très forts dans ma maison la nuit. J’ai même cru plusieurs fois à un cambriolag­e. Mi-août, en rentrant de congés, je me suis notamment rendu compte que mon atelier se détachait de ma maison, et que ma terrasse s’enfonçait. » L’homme est à l’origine du groupe Facebook, et pour lui, « il fallait aider les victimes des mêmes dégâts et créer un effet de groupe pour avoir plus d’impact. » Depuis l’ouverture de la page, cinq personnes de plus se sont manifestée­s. « L’important pour la préfecture est de prouver les dates. J’ai fait appel à ma protection juridique pour financer mes demandes météorolog­iques auprès de Météo France. Il est important de constituer nos dossiers en amont, pour être prêts si l’arrêté interminis­tériel est accepté. »

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