Il s’automutile et accuse sa compagne
Pendant des mois, Christophe a accusé sa compagne de violences conjugales. Le jour du procès, mercredi 6 septembre, l’homme s’est rétracté. Il a assuré s’être automutilé.
C’est au tribunal de Meaux que Laetitia et Christophe ont réglé leurs problèmes conjugaux. Le mari accusait sa femme de l’avoir frappé avec un couteau. Les faits remontent au 25 février 2017.
Aux alentours de 21 h 30, Christophe s’est immédiatement emporté en entendant les deux enfants jouer seuls dans le bain. Sans attendre d’avoir rangé sa mallette d’outillage, il a adressé des reproches à Laetitia. Le ton est vite monté et des insultes ont été échangées. Mais quand elle a pris un tournevis, il s’est senti menacé et l’a plaquée au sol, sur la moquette, pour l’empêcher de faire une bêtise. Selon les propos de l’homme, à peine le dos tourné, elle a saisi un couteau à laine de verre et l’a blessé.
De son côté, Laetitia a fourni une tout autre explication. Confuse sur les véritables raisons de l’altercation, elle a affirmé que leurs deux jeunes enfants n’étaient pas en cause. Ils étaient déjà couchés et dormaient. Christophe s’est énervé aussitôt rentré. Dès qu’il a commencé à l’injurier, elle a sorti son téléphone pour enregistrer la scène. Mais de rage, il lui a arraché l’appareil des mains et l’a poussée contre le mur en lui serrant le cou. Elle a alors « pété un plomb » et lui a asséné une gifle. Très en colère, il a pris un couteau dans ses outils, s’est fait une entaille lui-même et lui a mis entre les mains en hurlant : « Tes empreintes seront dessus ».
Quand les gendarmes sont arrivés vers 23 h 45 au domicile de Christophe et Laetitia pour mettre fin à la violente dispute conjugale, ils ont trouvé le mari assis dans un coin, la jambe ensanglantée. Le médecin des UMJ (Unité Médico-Judiciaire), après constat d’une plaie de trois centimètres chez l’un, d’hématomes chez l’autre, leur a accordé à chacun trois jours d’ITT (Incapacité Totale de Travail).
Automutilation
Christophe est arrivé dans le box du tribunal sous escorte, mercredi 6 septembre. Il a été incarcéré à l’issue d’un jugement prononcé mercredi 28 juin ; il avait écopé de dix mois de prison. Il avait bafoué une interdiction de contact avec sa compagne, consommé des produits stupéfiants et provoqué un accident routier dont il avait tenté de transférer la responsabilité sur son épouse. À cette peine, se sont ajoutés six mois de sursis révoqué.
À peine interrogé par la présidente, Christophe a retiré son accusation contre Laetitia. Il a reconnu s’être entaillé la cuisse lui-même. Il a justifié son comportement par une addiction aux calmants et antidépresseurs. Une nouvelle condamnation à six mois de prison avec sursis – mise à l’épreuve, assortie d’une obligation de soins, s’est ajoutée aux dix-sept autres figurant déjà à son casier. Laetitia n’a écopé que d’un mois de prison avec sursis.
Avant de laisser partir le couple, la présidente leur a adressé une mise en garde sur le risque d’un placement des deux jeunes enfants en cas de nouvelle récidive.
« Tes empreintes seront dessus »