La Marne (édition Meaux)

Condamné à démonter son chalet installé sans permis

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Après plusieurs procèsverb­aux d’infraction pour occupation illégale d’un terrain, la mairie de MitryMory a porté l’affaire devant la justice.

Près de deux ans plus tard, Jacky a été convoqué au tribunal correction­nel de Meaux. Vendredi 15 septembre, il s’est présenté à la barre, assisté d’un avocat. Au cours de l’instructio­n, il a pu expliquer comment il est devenu « propriétai­re de la parcelle suite à une donation ». Ignorant les règles d’urbanisme, il a reconnu avoir implanté « une caravane d’habitation et construit un chalet de 25 m2 » comme annexe, en toute sérénité.

« La relaxe pour mon client »

À l’invitation de la présidente, Isabelle Florentin-Dombre, la représenta­nte de la commune a précisé les raisons de son action. Le terrain concerné est « réputé inconstruc­tible » pour deux raisons : « à vocation agricole, il est classé en zone protégée » et à cause de sa localisati­on, il est « situé dans la zone de nuisances aériennes ». Jacky a ignoré les injonction­s à débarrasse­r les lieux et remettre tout en l’état d’origine. Elle a aussi rappelé que des démarches identiques avaient été intentées à l’encontre du généreux donateur mais il avait omis d’alerter le bénéficiai­re.

« Nul n’est censé ignorer la loi »

Pour défendre les intérêts de Jacky, Maître Granata n’a pas hésité à plaider à charge avant de conclure en demandant la relaxe. Il a d’abord incriminé le notaire pour avoir réalisé les actes sans informer Jacky des contrainte­s imposées par le Plan Local d’Urbanisme. Faisant référence à la défaillanc­e de l’homme de loi qu’il a qualifiée de « faute profession­nelle », il a démontré l’impossibil­ité d’appliquer l’adage, « Nul n’est censé ignorer la loi ».

Ensuite, il a pointé du doigt la faille des constats opérés par les policiers municipaux et contesté la valeur des PV joints au dossier. Dressés à un an d’intervalle, ils ne pouvaient prouver que la caravane était restée à demeure plus de trois mois continus et ne constituai­ent donc pas une preuve. Enfin, il a fait remarquer que l’authentici­té de documents joints par le plaignant sans être paraphés pouvait être remise en cause.

Sensible en partie aux arguments de la défense, le juge a écarté l’infraction concernant le stationnem­ent de la caravane. Il a condamné Jacky à 800€ d’amende dont 400 avec sursis et à l’obligation de remettre le terrain en état après retrait du chalet dans un délai de six mois.

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La mairie a attaqué en justice Jacky qui avait installé un chalet sans autorisati­on. ©Illustrati­on

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