L’intelligence artificielle au service des vignerons
La société Chouette a développé des outils pour les vignerons. Leur solution - drone et logiciel - est capable de détecter les carences et/ou maladies dans les vignobles.
Le drone de la société Chouette va rendre de grands services aux vignerons. Lancé via une application Android, il survole les vignes de manière autonome en prenant des clichés. Ceux-ci sont ensuite analysés pour détecter les symptômes de maladies sur les vignes.
« Le projet était d’avoir une solution à moindre coût avec le moins possible d’intervention humaine », explique Charles Nespoulos, fondateur de Chouette, associé à Cyril de Chassey. « Les images prises par le drone sont envoyées par le vigneron sur nos serveurs ». Le logiciel détecte ensuite s’il y a une anomalie sur la vigne en utilisant l’intelligence artificielle, comme un vigneron utilise son oeil pour détecter les maladies.
Il existe des expressions différentes des maladies selon les cépages. « Nous avons mis dans le logiciel des échantillons de maladies sous forme d’images. Le logiciel apprend à les reconnaître et enrichit tout seul sa base au fil des analyses précédentes ».
L’entreprise avait besoin de couvrir un minimum de 5 hectares par vol soit une autonomie d’une heure pour le drone. Pour répondre à cette problématique, Chouette a déposé un brevet car les drones actuels peuvent voler en moyenne 30 minutes. Chaque fonctionnalité correspond aux problématiques des vignerons. Le drone mesure en permanence la hauteur qui le sépare du sol, soit 4 mètres. Il suit ainsi le relief des vignobles parfois escarpés.
« Par exemple, une petite « tache d’huile » sur une feuille de vigne est souvent synonyme de mildiou ». L’analyse en amont permet au viticulteur de savoir de quelle partie de la vigne il doit s’occuper en priorité. Le vigneron décide seul des parties de sa vigne à analyser, par exemple, en fonction des conditions climatiques. « Le résultat des analyses, visible sur un intranet sous forme de cartes, lui permet d’optimiser son temps, donc sa production et ses coûts. »
Cyril de Chassey et Charles Nespoulos ont eu l’idée de l’entreprise lors de la visite chez un ami vigneron. Ils ont mis à profit leurs compétences respectives qu’ils avaient chez Airbus. Cyril travaillait sur des drones et Mathieu sur la récupération et l’analyse de données.
« Notre technologie est basée sur une analyse comparative. Les solutions concurrentes, qui existent depuis près de 25 ans, utilisent des caméras multispectrales. Elles repèrent les maladies en fonction des spectres de couleurs qui auraient été modifiés, par exemple, sur une feuille suite à l’apparition d’une maladie. Cependant, les résultats ne sont pas encore probants à ce jour. »
Chouette vers d’autres cieux
La société Chouette intervient sur le marché français constitué de 700 000 ha et environ 15 000 exploitations viticoles. « Nous allons rapidement aller vers d’autres marchés », indiquent les créateurs. La vigne ayant pratiquement les mêmes maladies quel que soit le pays, la technologie peut rapidement s’exporter.
« Le drone est livré dans une valise. Cela permet son retour en cas de maintenance à effectuer ». Les clients peuvent acheter ou louer le drone ; quant au logiciel, Chouette propose une formule d’abonnement mensuel et à l’hectare survolé.
5 ha par vol