La Marne (édition Meaux)

« Combien de morts avant que l’état réagisse ? »

Alors qu’un accident a entraîné la mort d’une automobili­ste jeudi 21 septembre, le maire de Saint-Pathus, Jean-Benoît Pinturier, soutient la nécessité d’un rond-point à l’intersecti­on de la N330 et de la D9E1.

- Margaux Desdet

« Le carrefour Lear, c’est le carrefour de la mort ». Ce sont les mots du maire de Saint-Pathus, Jean-Benoît Pinturier. « Il y a des vies en jeu et elles valent beaucoup plus que des querelles administra­tives. » Jeudi 21 septembre, une habitante de Chèvrevill­e (Oise) de 55 ans a perdu la vie dans un accident de la circulatio­n, à l’intersecti­on de la N330 et de la D9E1. Vers 10 h, elle a été percutée par un poids lourd conduit par un routard moldave.

Cet accident a ravivé les revendicat­ions du maire de Saint-Pathus concernant la dangerosit­é de cette intersecti­on. Lundi 25 septembre, un autre accident s’est déroulé au même endroit : un motard dans un état très grave a été héliporté à l’hôpital de Meaux et un jeune de la commune a été choqué et blessé. En colère, Jean-Benoît Pinturier a décidé de se faire entendre par la souspréfec­ture.

Ce carrefour en demi-lune, se trouve en réalité sur la commune de Lagny-le-Sec, dans l’Oise, à quelques centaines de mètres de Saint-Pathus : il est donc à cheval entre deux communes, deux départemen­ts, mais également deux régions, l’Île-de-France et les Hauts-de-Seine.

Depuis 2008, Jean-Benoît Pinturier alerte les services de l’État, « et mes prédécesse­urs avant moi », ajoute-t-il. Les élus demandent la création d’un giratoire. « Nous avons des promesses, les plans sont réalisés. Il ne reste plus qu’à passer à l’acte. Cette opération n’engendrera­it que quelques travaux. Ce n’est qu’une question de volonté », s’indigne le maire. En novembre 2013, il avait déjà bloqué le carrefour avec plusieurs de ses adjoints, pour interpelle­r les pouvoirs publics, et notamment la Direction des routes Ile-de-France (Dirif). Sans résultat.

À cheval sur deux territoire­s

Au moins un accident par jour

« Combien de morts faudra-t-il encore pour que les services de l’État daignent réagir ? Combien d’années faudra-t-il pour se faire entendre ? » s’interroge-t-il. Aux heures de pointe, la N330 est empruntée par près de 1 200 véhicules, dont de nombreux poids lourds. « Au moins un accident matériel s’y produit chaque jour. Sur la mortalité, l’État ne souhaite pas nous transmettr­e les chiffres, mais ils doivent être parlants », affirme le maire de Saint-Pathus.

Jean-Benoît Pinturier demande que tous les intervenan­ts se réunissent pour que la situation s’améliore. « Cette situation est insoutenab­le et intolérabl­e pour les riverains. C’est affligeant, découragea­nt, mais nous ne lâcherons rien dans cette bataille. La sécurité routière doit être la priorité. »

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Jeudi 21 septembre, un point lourd a percuté un automobili­ste au carrefour. ©Google Street View

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